Docteur ès-lettres, Jean Clair (Gérard Régnier), né en 1940 à Paris, a suivi des études de philosophie et d'histoire de l'art, d'abord à la Sorbonne, avec André Chastel et Jean Grenier, puis à l'Université de Harvard aux États-Unis avec les Professeurs Seymour Slive et James Ackerman.Il est nommé, en 1966, conservateur des musées de France au Musée national d'Art moderne dont le directeur est alors Jean Cassou, qu'il quitte en 1970 pour prendre la direction de la revue L'Art vivant, jusqu'en 1975, date à laquelle il rejoint l'équipe du centre Georges Pompidou. Gérard Régnier y assure le commissariat de l'exposition inaugurale Marcel Duchamp en 1977, puis de deux expositions qui ouvriront une approche nouvelle en France de l'historiographie du XXe siècle : Les Réalismes, entre révolution et réaction, en 1980, puis Vienne, Naissance d'un siècle, en 1986. Entre temps, en 1984 et 1985, il réalise les expositions monographiques de Bonnard et de Balthus.En 1989, il est nommé directeur du musée national Picasso. Dans cet établissement, il s'attache à multiplier les expositions, in situ et à l'extérieur (une quarantaine en tout) et à enrichir les collections (donation du Portrait de Carlotta Valdivia dit La Célestine en 1989, et en 2005, de la Femme nue de trois quarts dos, étude pour Les Demoiselles d'Avignon).En France comme à l'étranger, Gérard Régnier a assuré la direction d'un certain nombre d'expositions, en particulier au Canada - Galerie nationale d'Ottawa et musée des Beaux-Arts de Montréal - et en 1995, celle du centenaire de la biennale de Venise, dont Gérard Régnier a été nommé directeur général. L'exposition L'Âme au corps, présentée à Paris en 1993, est une première approche d'une approche pluridisciplinaire entrecroisant l'histoire des arts et des sciences, en particulier de la médecine. Elle fut organisée en hommage au bicentenaire du projet d'un Museum Central des Arts et des Sciences entreprit à la Révolution française. Se succèderont, dans la même ligne, l'exposition du centenaire de la biennale de Venise, Identité et Altérité, sur le problème de l'individuation dans l'art moderne et contemporain, puis Cosmos - Du Romantisme à l'avant-garde, en 1999, hommage au bicentenaire de la parution du Voyage de Humboldt. L'exposition Mélancolie : Génie et folie en Occident conclut cette démarche qui inscrit l'histoire de l'art dans le contexte plus général de l'histoire des idées et des mentalités.Gérard Régnier est, sous le nom de Jean Clair, l'auteur de monographies sur Bonnard, Balthus, Duchamp, Music et Picasso, et d'essais parmi lesquels : Méduse, Contribution à une anthropologie des arts du visuel (1989), Eloge du visible, fondements imaginaires de la science (1996), La Barbarie ordinaire (2001), Du surréalisme... (2003), De Immundo (2004), Journal atrabilaire (2005), Lait noir de l'aube (2006), Malaise dans les musées (2007).Il est collaborateur régulier des revues Nouvelle Revue Française, Le Débat, Commentaire, La Nouvelle Revue de Psychanalyse, FMR, etc.Gérard Régnier est Commandeur des Arts et Lettres, Officier de la Légion d'Honneur, Lauréat de l'Académie française. Prix mondial de la Fondation Cino del Duca (2005) .Gérard Régnier est notamment l'auteur de Marcel Duchamp ou le grand fictif (Galilée, 1975), Duchamp et la photographie (Le Chêne, 1978), Le Nu et la Norme. Klimt et Picasso en 1907 (Gallimard, 1988), Brève défense de l'art français : 1945-1968 (L'Echoppe, 1989), Henri Cartier-Bresson, des Européens (Seuil, 1997), Sur Marcel Duchamp et la fin de l'art (Gallimard, 2000), Court traité des sensations (Gallimard, 2002.), Du surréalisme considéré dans ses rapports avec le totalitarisme et les tables tournantes (Mille et une nuits, 2003), Picasso : Une leçon d'abîme (Gallimard, 2005), Lait noir de l'aube (Gallimard, 2007), Malaise dans les Musées (Flammarion, 2007).Le 22 mai 2008, Jean Clair a été élu à l'Académie française.