Le Professeur Jean Malaurie est le directeur du Centre d'Études Arctiques à la célèbre École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) et directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Il a été nommé à la première chaire de géographie polaire de l'histoire de l'Université française, qui a été créée pour lui en 1957 à la Sorbonne. Il succède au commandant Charcot, capitaine du « Pourquoi pas ? », qui était directeur honoraire à l'École Pratique des Hautes Études (EPHE). Il préside le Fonds Polaire Jean Malaurie, unique dans les bibliothèques polaires françaises, situé dans la bibliothèque centrale du Muséum d'Histoire Naturelle.Géomorphologue de formation, Jean Malaurie s'est spécialisé, sur la côte Nord-Ouest du Groenland, dans l'étude des éboulis et a cartographié trois cents kilomètres d'un littoral insuffisamment reconnu, celui de la Terre d'Inglefield ainsi qu'au Nord du glacier Humboldt, la Terre de Washington. Jean Malaurie a découvert des fjords et des caps inconnus auxquels il a été autorisé à donner des noms français (comme le fjord de Paris) ou de ceux de certains de ses compagnons Inuit. Il est le premier Européen a avoir atteint, le 29 mai 1951, le pôle géomagnétique Nord avec deux traîneaux à chiens, accompagné de l'esquimau Kutsikitsoq. Jean Malaurie a conduit trente et unes missions du Groenland à la Sibérie pendant cinquante ans et a fondé une méthode anthropogéographique qu'il a enseignée au CNRS et à l'EHESS, tout en procédant à des études de la géographie sacrée et des rituels des sociétés Inuit.Jean Malaurie est un défenseur résolu des droits des minorités arctiques, menacées par la mise en valeur industrielle et pétrolière du Grand Nord. Consultant régulier des quatre capitales Washington, Ottawa, Copenhague et Moscou il a été nommé, en juillet 2007, Ambassadeur de bonne volonté pour les régions polaires arctiques (domaines des sciences et de la culture) à l'UNESCO, où il a été chargé, par le directeur général Monsieur Koïchiro Matsuura, de réfléchir sur les conditions d'un traité pour l'Arctique. Jean Malaurie a fondé en 1992, à l'initiative du gouvernement Gorbatchev, l'Académie Polaire d'État à Saint-Pétersbourg, école des cadres des autochtones sibériens dont il est le Président d'honneur à vie.Il a dirigé la première expédition internationale en Tchoukotka sibérienne en 1990 à la requête du gouvernement soviétique. Il est aussi le premier occidental à découvrir l'Allée des Baleines, haut lieu chamanique qui avait été identifié par l'archéologue soviétique Sergueï Arutiunov.Jean Malaurie a fondé et dirigé la prestigieuse collection anthropologique « Terre Humaine », aux Éditions Plon, à Paris, qui regroupe une centaine d'auteurs dont Claude Lévi-Strauss avec Tristes Tropiques, Émile Zola avec Carnets d'enquêtes, Bernard Alexandre avec Le Horsain, Pierre-Jakez Hélias avec Le Cheval d'orgueil. La collection a célébré son cinquantenaire en 2005 à la Bibliothèque Nationale de France sous la présidence effective du chef de l'État.En tant qu'écrivain, il a publié Les Derniers rois de Thulé (1955) traduit en vingt-trois langues, et Hummocks, chez Plon. Il a aussi publié quatre cent cinquante articles scientifiques.Le professeur Jean Malaurie est également un homme de cinéma : il est auteur et réalisateur de quatorze films dont une fresque unique dans l'histoire du documentaire sur les Inuit, du Groenland à la Sibérie, de 1973 à 1976, diffusée en 1980 en sept épisodes. L'INA et France 5 ont réalisé avec lui, en 2008, la Saga des Inuit : I/ « Un peuple légendaire », II/ « Vers le meilleur des Mondes (Groenland / Canada) », III/ « Le futur a déjà commencé (Alaska/Sibérie) » et IV/ « Le souffle du Grand Nord ».Jean Malaurie se prépare à vivre la fin de sa vie dans le Nord-Ouest du Groenland, à Uumanaaq, où un musée Jean Malaurie a été créé avec une reconstitution de sa base d'hivernage de 1950. Une école des élites Inuit circumpolaires va être fondée par les autorités groenlandaises, et placée sous sa direction.Commandeur de la Légion d'Honneur et de l'Ordre du Mérite, il s'est aussi vu décerner par la reine d'Angleterre la médaille d'or de la Royal Geographical Society (Patron's medal). Écossais d'origine, il a obtenu une haute distinction de la Royal Scottish Geographical Society (Mungo Park Medal). Il a de nombreuses autres distinctions étrangères : la grande médaille d'or de la ville de Saint-Pétersbourg, la médaille de l'Ours, haute distinction du gouvernement du Groenland, ou encore le Danebrog qui lui a été décerné par la reine du Danemark.