Tout le monde a entendu parler, un jour ou l’autre, de François d’Assise, ce saint italien du xiiie siècle qui aimait la pauvreté, prêchait aux oiseaux et serait le premier stigmatisé de l’histoire. D’innombrables biographies et ouvrages lui ont été consacrés depuis le Moyen Age et, de nos jours, sa réputation dépasse largement les frontières du catholicisme, puisque des croyants de toutes les confessions et beaucoup de non croyants s’intéressent à lui et au franciscanisme qui a profondément marqué le christianisme occidental. Malgré la sympathie générale qui entoure sa figure, le « Pauvre d’Assise » reste cependant mal connu du public, car son image a parfois été brouillée par des interprétations édifiantes ou fantaisistes qui ont affadi ou dénaturé son message. Depuis un demi-siècle, les recherches qui lui ont été consacrées, en Italie et dans le monde entier, ont profondément modifié la connaissance et la compréhension que l’on pouvait avoir du Poverello. Aussi était-il devenu urgent de lui consacrer une nouvelle étude nourrie des travaux les plus solides. On se réfère aujourd’hui souvent à l’« esprit d’Assise » qui pourrait contribuer à ramener la paix entre les religions à travers le monde (Jean-Paul II a invité dans cette ville, en 1986, les principaux chefs des grandes religions). Le présent ouvrage cherche à expliquer, en se plaçant du point de vue de l’historien, pourquoi François d’Assise continue à exercer une réelle fascination à huit siècles de distance.
André Vauchez, professeur émérite d’histoire du Moyen Age à l’université de Paris X-Nanterre, membre de l’Institut, Visiting fellow à l’Institute for Advanced Study de Princeton, a été directeur de l’Ecole française de Rome de 1995 à 2003. Auteur de nombreux travaux portant sur l’histoire de la spiritualité et de la vie religieuse, en particulier dans l’Italie médiévale, il est membre du conseil scientifique de la Société internationale d’études franciscaines (Assise).