" Ce livre rassemble ce que, dans les dix dernières années, j'ai écrit sur certains crimes, sur certaine administration de la justice, et sur la mafia. J'espère qu'il sera lu avec sérénité. " C'est ainsi qu'en novembre 1989, quelques jours avant sa mort, Sciascia présente ce recueil d'articles donnés à plusieurs journaux entre octobre 1979 et novembre 1988.
Or, si Sciascia en appelle à un peu de sérénité, c'est qu'au cours de ces années-là il fut lui-même l'objet d'une polémique aussi injuste _ et forcenée _ qu'intéressée. Parce qu'il avait expliqué, lucidement, qu'il suffisait à un homme politique de se déclarer en lutte contre la mafia pour pouvoir se considérer comme au-dessus de toute critique, parce qu'il s'était élevé contre le danger que constituait pour la démocratie italienne le fait de mettre en place des lois d'exception dans un climat d'aberration judiciaire alors qu'il suffisait d'appliquer les lois, on s'empressa de l'accuser de laxisme, voire de collusion avec la mafia elle-même: lui qui, restant sur place, avait été parmi les premiers à s'occuper du phénomène mafieux, comme romancier, essayiste et journaliste, mais aussi de façon concrète, en proposant des mesures législatives qu'on ne prit d'ailleurs jamais en considération.
En future mémoire constitue à la fois un document clé pour la compréhension du phénomène mafieux et un encouragement à le combattre. Des pages limpides où Sciascia _ dont le destin croise de façon complexe ceux des juges Falcone et Borsellino _ arme sa plume de valeurs humaines et civiles.
Leonardo Sciascia naquit en 1921 en Sicile, où il passa la plus grande partie de sa vie. Après de brefs récits de fiction, il invente un nouveau genre littéraire: le conte policier, récit satirique doublé d'une intrigue policière, d'une morale à sens politique dirigée souvent contre la mafia (le Conseil d'Egypte, le Contexte, Todo modo, etc.). Il est mort en 1989.
Or, si Sciascia en appelle à un peu de sérénité, c'est qu'au cours de ces années-là il fut lui-même l'objet d'une polémique aussi injuste _ et forcenée _ qu'intéressée. Parce qu'il avait expliqué, lucidement, qu'il suffisait à un homme politique de se déclarer en lutte contre la mafia pour pouvoir se considérer comme au-dessus de toute critique, parce qu'il s'était élevé contre le danger que constituait pour la démocratie italienne le fait de mettre en place des lois d'exception dans un climat d'aberration judiciaire alors qu'il suffisait d'appliquer les lois, on s'empressa de l'accuser de laxisme, voire de collusion avec la mafia elle-même: lui qui, restant sur place, avait été parmi les premiers à s'occuper du phénomène mafieux, comme romancier, essayiste et journaliste, mais aussi de façon concrète, en proposant des mesures législatives qu'on ne prit d'ailleurs jamais en considération.
En future mémoire constitue à la fois un document clé pour la compréhension du phénomène mafieux et un encouragement à le combattre. Des pages limpides où Sciascia _ dont le destin croise de façon complexe ceux des juges Falcone et Borsellino _ arme sa plume de valeurs humaines et civiles.
Leonardo Sciascia naquit en 1921 en Sicile, où il passa la plus grande partie de sa vie. Après de brefs récits de fiction, il invente un nouveau genre littéraire: le conte policier, récit satirique doublé d'une intrigue policière, d'une morale à sens politique dirigée souvent contre la mafia (le Conseil d'Egypte, le Contexte, Todo modo, etc.). Il est mort en 1989.