Les Algériens et les Français honorent la mémoire d'Abd el-Kader depuis des générations, mais les uns comme les autres n'ont pas toujours mis en vedette les mêmes aspects de la vie et du rôle de ce personnage fascinant et complexe.
Pour magnifier sa victoire sur un adversaire indomptable et longtemps invaincu, la France ne pouvait qu'exalter sa bravoure et sa loyauté _ au demeurant bien réelles _, et elle en a quasiment fait l'un des héros de sa propre histoire! Les Algériens, de leur côté _ en particulier durant la guerre d'indépendance _, ont souligné son esprit de résistance et son action dans la construction d'un pays dépourvu, à la différence de ses deux voisins du Maghreb, d'unité politique en 1830. Mais l'idéologie laïcisante du FLN l'a conduit à négliger sinon à occulter l'influence spirituelle de l'émir.
C'est pourquoi les travaux sur Abd el-Kader, peu nombreux, demeuraient tributaires de visions unilatérales; en outre, une grande partie des archives n'avaient pas été explorées. Portant un regard nouveau, sans passion, et bénéficiant de documents inédits, trois historiens _ deux Algériens et un Français _ de sensibilité différente restituent l'émir en son temps, lui donnant notamment sa pleine stature religieuse et mystique.
Smaïl Aouli est enseignant. Ramdane Redjala, historien, est collaborateur du professeur André Miquel au Collège de France; il a publié Le PRS-CNDR et le FFS (1988), et est co-auteur d'Algérie, deux cents ans de pouvoir (1992). Philippe Zoummeroff, collectionneur, est historien.
Pour magnifier sa victoire sur un adversaire indomptable et longtemps invaincu, la France ne pouvait qu'exalter sa bravoure et sa loyauté _ au demeurant bien réelles _, et elle en a quasiment fait l'un des héros de sa propre histoire! Les Algériens, de leur côté _ en particulier durant la guerre d'indépendance _, ont souligné son esprit de résistance et son action dans la construction d'un pays dépourvu, à la différence de ses deux voisins du Maghreb, d'unité politique en 1830. Mais l'idéologie laïcisante du FLN l'a conduit à négliger sinon à occulter l'influence spirituelle de l'émir.
C'est pourquoi les travaux sur Abd el-Kader, peu nombreux, demeuraient tributaires de visions unilatérales; en outre, une grande partie des archives n'avaient pas été explorées. Portant un regard nouveau, sans passion, et bénéficiant de documents inédits, trois historiens _ deux Algériens et un Français _ de sensibilité différente restituent l'émir en son temps, lui donnant notamment sa pleine stature religieuse et mystique.
Smaïl Aouli est enseignant. Ramdane Redjala, historien, est collaborateur du professeur André Miquel au Collège de France; il a publié Le PRS-CNDR et le FFS (1988), et est co-auteur d'Algérie, deux cents ans de pouvoir (1992). Philippe Zoummeroff, collectionneur, est historien.