Dans le débat contemporain sur l’amour, les références chrétiennes sont courantes, bien que souvent confuses. L’islam est absent du débat, ou assimilé au christianisme. Cette dernière tendance touche le « dialogue interreligieux », qui se nourrit de l’usage quasi exclusif de sources normatives. En alternative au monologue et au dialogue assimilateur sur l’amour, et en opposition aux fondamentalismes, l’auteur propose un dialogue des traditions chrétienne et musulmane. Il fait entendre deux voix, celle d’Augustin (354-430) et celle de Ghazzali (m. 1111). Il fait apparaître les visions singulières qui s’y expriment, et l’écho qu’elles trouvent dans certaines voix contemporaines. Les textes des deux auteurs sont donnés dans leur langue, le latin et l’arabe, et traduits. Un glossaire permet d’appuyer le dialogue des traditions sur un dialogue des mots. Le lecteur, qui peut mener son propre débat sur l’amour, sera ainsi mieux à même d'envisager, dans le contexte européen, une coexistence des chrétiens et des musulmans fondée sur la reconnaissance de leurs différences.