Les pressions de la vie moderne entraînent stress, anxiété, dépression et un sentiment croissant de solitude. Sur le plan collectif, si le dernier demi-siècle a connu de formidables progrès en matière de qualité de vie et d’extension des libertés, les personnes en souffrance sont encore bien trop nombreuses.
Le problème fondamental est que, à tous les niveaux, nous accordons trop d’importance aux aspects matériels et extérieurs de l’existence. Nous délaissons sans état d’âme notre vie intérieure, alors que la plupart de nos difficultés découlent de cette indifférence.
Alors, où chercher de l’aide ? Du côté de la science ? Malgré tout ce qu’elle nous procure, elle ne fournit pas encore le socle sur lequel peut s’édifier l’intégrité personnelle. Du côté de la religion ? La foi a aidé et continuera d’aider des millions de personnes, mais la religion seule n’est plus à même d’offrir les fondements d’une éthique adaptée à notre monde laïc.
Ce dont nous avons besoin désormais, c’est une éthique qui convienne aux croyants comme aux non-croyants : une éthique laïque, une éthique de la compassion. L’essence de la compassion, c’est le désir d’alléger la souffrance d’autrui et de favoriser son bien-être. Un principe spirituel sur lequel reposent toutes les autres valeurs intérieures positives, clés d’un monde harmonieux.
Tenzin Gyatso, 14e dalaï-lama, est né en 1935. Intronisé en 1950, il s’est exilé dès 1959 en Inde, où il a fondé le gouvernement tibétain en exil. Il a reçu le prix Nobel de la paix en 1989.