« Le Pakistan n’est pas un pays comme les autres, et ma vie n’a pas été une vie ordinaire : mon père et mes deux frères ont été assassinés. Ma mère, mon mari et moi-même avons tous été emprisonnés. J’ai passé de longues années en exil. Malgré tant de revers et de souffrances, je suis une femme heureuse, parce que j’ai réussi à ouvrir une brèche dans le bastion de la tradition en devenant la première femme du monde musulman nommée au poste de Premier ministre. »
Londres, avril 2007.
Héritière de l’une des familles les plus puissantes du pays, Benazir Bhutto a grandi auprès de son père, Zulfiqar Ali Bhutto, devenu héros du peuple, démocratiquement élu au suffrage universel, premier chef du gouvernement issu d’un parti progressiste à avoir tenu tête aux militaires. Elle a repris, après l’exécution de celui-ci, le flambeau à la tête du parti du peuple pakistanais qu’elle portera au pouvoir à deux reprises, devenant ainsi la première femme Premier ministre dans un pays musulman. Ayant dû quitter le Pakistan en 1999 pour échapper une nouvelle fois à la prison, Benazir y rentre en 2007 pour conduire la bataille électorale de
l’opposition démocratique. Elle est assassinée le 27 décembre 2007. En dépit de sa fin tragique, ses mémoires nous transportent, tant son incroyable destin dépasse la fiction.