A suivre le curieux dans sa promenade, sous l'éclairage singulier de son regard, habitué à inviter le hasard, on s'arrête aussi bien sur un mot que sur une image. Comme Mme de Sévigné, Dumayet écrit ici au pluriel " nous ne sommes jamais seuls. " Et nous voici entourés de gens, réels ou fictifs : Pauvre Blaise, Jean Tardieu, Max Pol Fouchet, Pierre Desgraupes, le héros d'un roman de Thomas Hardy.
En écrivant l'autobiographie du lecteur qu'il n'a cessé d'être, Dumayet nous pose ses questions cocasses jusqu'au rire, singulières et profondes. A réfléchir sur la lecture, il parviendra peut-être à nous dire comment il en est arrivé à " presque " relire Mme Bovary les yeux fermés.
" Je n'avais pas compris que lire servait à apprendre " confesse ici le lycéen. " Je croyais que lire servait à lire, exclusivement. Je crois n'avoir pas changé. " D'où cette " Autobigraphie d'un lecteur ", pour lire en bonne compagnie.
Pierre Dumayet est né en 1923 à Houdan. Journaliste, producteur (il prépare actuellement une émission sur les correspondances), et écrivain, il est l'auteur de : Vu et entendu (Stock, 1965), Monsieur a-t-il bien tout dit aujourd'hui ? (Denoël, 1967), Prague, l'été des tanks (en collaboration avec P.Desgraupes), La tête ( Grasset, 1980), Narcisse( Talus d'approche, 1986), Brossard et moi( Verdier, 1989), La nonchalance(Verdier, 1990), La vie est village (Verdier, 1992), Le Parloir(Verdier,1995), des goûts et des dégoûts(L'Echoppe, 1996), La Maison vide (Verdier, 1996).
Pierre Dumayet a sept ans lorsqu'on ouvre ce livre. Il " écoute " La Bande mouchetée de Conan Doyle à la radio. Un serpent siffle. Il a peur. Aujourd'hui, il se demande " si chacun de nous, lisant un livre n'esquisse pas à son insu, une adaptation bruitée. " Des romans de la Comtesse de Ségur aux catalogues de jouets, des Jules Verne en " grande tenue " aux Thibaut de Martin du Gard, Giono, Giraudoux et tant d'autres, y compris les absents qui comptent comme tels, la " seconde vie " de Pierre Dumayet commence avec les livres. Cette vie " indépendante de notre vie quotidienne et de notre âge ", où " tous les personnages sont égaux, parce que nous pouvons, également, faire appel à eux quand bon nous semble. " C'est à cet exercice de mémoire de lecteur que se livre aujourd'hui, enfin, osons-nous dire, Pierre Dumayet. Avec la curiosité étonnée de celui qui, dès 1946 à la radio avec Pierre Desgraupes, puis à la télévision, de " Lectures pour tous " à " Lire c'est vivre " jusqu'aux tout récents documentaires sur Proust et Balzac continue, de vivre entre deux verbes : lire et écrire.
Dumayet, c'est aussi " Cinq colonnes à la une ". Mais attention, " quelqu'un qui revient d'Egypte n'est pas obligé de parler pyramides. " Et puis les visages, les gens, se lisent aussi. Tirez le fil des lectures, et la bobine se dessine. A voix haute, conversant avec son lecteur en même temps qu'avec lui-même, l'auteur de " Brossard et moi " convoque ses souvenirs. Joue d'allers en retours avec les dates, accuse les trous (Rabelais ), digresse (le diable et le bon dieu) s'étonne : pourquoi ne pas avoir lu Rimbaud adolescent ? , nous interpelle : " Je n'ai pas la prétention de dire la vérité. Je voudrais seulement dire ce qui me semble vrai. ".
En écrivant l'autobiographie du lecteur qu'il n'a cessé d'être, Dumayet nous pose ses questions cocasses jusqu'au rire, singulières et profondes. A réfléchir sur la lecture, il parviendra peut-être à nous dire comment il en est arrivé à " presque " relire Mme Bovary les yeux fermés.
" Je n'avais pas compris que lire servait à apprendre " confesse ici le lycéen. " Je croyais que lire servait à lire, exclusivement. Je crois n'avoir pas changé. " D'où cette " Autobigraphie d'un lecteur ", pour lire en bonne compagnie.
Pierre Dumayet est né en 1923 à Houdan. Journaliste, producteur (il prépare actuellement une émission sur les correspondances), et écrivain, il est l'auteur de : Vu et entendu (Stock, 1965), Monsieur a-t-il bien tout dit aujourd'hui ? (Denoël, 1967), Prague, l'été des tanks (en collaboration avec P.Desgraupes), La tête ( Grasset, 1980), Narcisse( Talus d'approche, 1986), Brossard et moi( Verdier, 1989), La nonchalance(Verdier, 1990), La vie est village (Verdier, 1992), Le Parloir(Verdier,1995), des goûts et des dégoûts(L'Echoppe, 1996), La Maison vide (Verdier, 1996).
Pierre Dumayet a sept ans lorsqu'on ouvre ce livre. Il " écoute " La Bande mouchetée de Conan Doyle à la radio. Un serpent siffle. Il a peur. Aujourd'hui, il se demande " si chacun de nous, lisant un livre n'esquisse pas à son insu, une adaptation bruitée. " Des romans de la Comtesse de Ségur aux catalogues de jouets, des Jules Verne en " grande tenue " aux Thibaut de Martin du Gard, Giono, Giraudoux et tant d'autres, y compris les absents qui comptent comme tels, la " seconde vie " de Pierre Dumayet commence avec les livres. Cette vie " indépendante de notre vie quotidienne et de notre âge ", où " tous les personnages sont égaux, parce que nous pouvons, également, faire appel à eux quand bon nous semble. " C'est à cet exercice de mémoire de lecteur que se livre aujourd'hui, enfin, osons-nous dire, Pierre Dumayet. Avec la curiosité étonnée de celui qui, dès 1946 à la radio avec Pierre Desgraupes, puis à la télévision, de " Lectures pour tous " à " Lire c'est vivre " jusqu'aux tout récents documentaires sur Proust et Balzac continue, de vivre entre deux verbes : lire et écrire.
Dumayet, c'est aussi " Cinq colonnes à la une ". Mais attention, " quelqu'un qui revient d'Egypte n'est pas obligé de parler pyramides. " Et puis les visages, les gens, se lisent aussi. Tirez le fil des lectures, et la bobine se dessine. A voix haute, conversant avec son lecteur en même temps qu'avec lui-même, l'auteur de " Brossard et moi " convoque ses souvenirs. Joue d'allers en retours avec les dates, accuse les trous (Rabelais ), digresse (le diable et le bon dieu) s'étonne : pourquoi ne pas avoir lu Rimbaud adolescent ? , nous interpelle : " Je n'ai pas la prétention de dire la vérité. Je voudrais seulement dire ce qui me semble vrai. ".