Babur est un des grands personnages de l'histoire. Et pourtant l'Occident ne connaît guère ce descendant de Gengis Khan et de Tamerlan, qui a jeté les fondements de l'empire des Grands Moghols. Un homme extraordinaire s'il en fut, conquérant, mais aussi mystique, juriste et théologien, dont les talents d'écrivain sont encore universellement estimés: ses mémoires constituent la meilleure source d'information et sur son époque et sur les événements qui s'y déroulent.
Sa vie fut une succession ininterrompue d'aventures. Pendant des décennies, il subit toutes les vicissitudes de la fortune, celle-ci lui donnant trois fois le trône de Samarkand, puis le contraignant à devenir chevalier errant, proscrit traqué, chef de bande, avant de le conduire, en humble courtisan, à la cour d'un roitelet mongol de Tachkent. Et s'il devint roi du pays de Kabul, ce fut pour se lancer dans des entreprises encore plus risquées _ une traversée épique de l'Hindu Kuch en plein hiver, des razzias en Inde _ et manquer de se faire égorger par des soudards révoltés.
Dans sa vie privée, jusqu'au jour de sa mort, il connut toutes les passions: un malheureux mariage précoce, un amour éperdu pour un jeune garçon, un attachement indéfectible à la femme qu'il aimait, une romanesque rencontre avec la fille d'un chef de tribu afghane; une dilection presque maladive pour sa famille, pour les femmes de son sang surtout... Il vécut tous les rêves et tous les excès, dans les tourments et les repentirs, se montrant clément au point d'en paraître faible, pour passer dans de brusques rigueurs qui l'amenaient à construire, aux marches de son empire, une enceinte de tours avec les crânes de ses ennemis décapités.
Directeur de recherche au CNRS, professeur à l'Ecole du Louvre, J.-P. ROUX a organisé les deux grandes expositions d'art islamique de l'Orangerie et du Grand Palais. Il a publié de nombreux travaux d'érudition consacrés à l'histoire religieuse, des monographies sur la Turquie et des livres de synthèse, dont la Religion des Turcs et des Mongols, l'Histoire des Turcs, les Explorateurs au Moyen Age.
Sa vie fut une succession ininterrompue d'aventures. Pendant des décennies, il subit toutes les vicissitudes de la fortune, celle-ci lui donnant trois fois le trône de Samarkand, puis le contraignant à devenir chevalier errant, proscrit traqué, chef de bande, avant de le conduire, en humble courtisan, à la cour d'un roitelet mongol de Tachkent. Et s'il devint roi du pays de Kabul, ce fut pour se lancer dans des entreprises encore plus risquées _ une traversée épique de l'Hindu Kuch en plein hiver, des razzias en Inde _ et manquer de se faire égorger par des soudards révoltés.
Dans sa vie privée, jusqu'au jour de sa mort, il connut toutes les passions: un malheureux mariage précoce, un amour éperdu pour un jeune garçon, un attachement indéfectible à la femme qu'il aimait, une romanesque rencontre avec la fille d'un chef de tribu afghane; une dilection presque maladive pour sa famille, pour les femmes de son sang surtout... Il vécut tous les rêves et tous les excès, dans les tourments et les repentirs, se montrant clément au point d'en paraître faible, pour passer dans de brusques rigueurs qui l'amenaient à construire, aux marches de son empire, une enceinte de tours avec les crânes de ses ennemis décapités.
Directeur de recherche au CNRS, professeur à l'Ecole du Louvre, J.-P. ROUX a organisé les deux grandes expositions d'art islamique de l'Orangerie et du Grand Palais. Il a publié de nombreux travaux d'érudition consacrés à l'histoire religieuse, des monographies sur la Turquie et des livres de synthèse, dont la Religion des Turcs et des Mongols, l'Histoire des Turcs, les Explorateurs au Moyen Age.