Le blé, le colza, le tournesol chez nous ; le palmier à huile, la canne à sucre, le soja ou le maïs dans les pays du Sud servent désormais à remplacer le pétrole. Des végétaux utilisés depuis les débuts de l’agriculture pour nourrir les hommes remplissent aujourd’hui les réservoirs des voitures et des camions.
On a souvent présenté ces nouveaux carburants comme
« écologiques », destinés à remplacer des énergies fossiles limitées et en voie d’extinction. Or la réalité est autre.
Le boom des biocarburants relance la machine à engrais et à pesticides, et il détruira bientôt ces réservoirs de biodiversité que sont les « jachères ».
De l’Indonésie au Brésil, en passant par le Cameroun, les rares forêts tropicales intactes sont dévastées pour laisser la place à ces nouvelles cultures, accroissant ainsi le réchauffement climatique. Le renchérissement des matières premières agricoles provoqué par les biocarburants a déjà engendré des disettes. Dans un monde qui compte plus d’un milliard d’affamés permanents, consacrer une part toujours croissante des terres agricoles à ces biocarburants est un non-sens et un crime.
Ouvrage paru en première édition sous le titre La Faim, la bagnole, le blé et nous.