Le progrès a fait des merveilles. Avec, en un siècle, trois fois plus d'habitants sur la planète, vingt fois plus de richesses produites, trente fois plus d'énergie consommée... Jusqu'à irréparable? Car l'exploit a un revers. Les ressources naturelles s'épuisent, les équilibres qui garantissent la vie chancellent, la crise du vivant précipite la faillite de l'humain : notre espèce elle-même est menacée.
Nous ne savons pas remplacer la nature. Mais, éblouis par la mystique progressiste, nous faisons comme si nous pouvions nous en passer. Or, en dépit de ce que nous ont enseigné la plupart des penseurs de ce temps, libéraux ou marxistes, l'homme n'est pas étranger à la nature.
La croissance infinie des biens et des services qui fonde le développement de nos sociétés est impossible. Ou, si l'on préfère, suicidaire. Elle est incompatible avec la stabilité de la biosphère et inaccessible à l'essentiel de la population mondiale. Elle ne sautait donc tenir lieu de projet de civilisation.
L'humanité a atteint le bout ultime de la voie progressiste qu'elle a empruntée au début de la modernité. Un autre âge peut s'ouvrir qui permette d'échapper à la logique du "si tu n'es pas progressiste, tu es donc réactionnaire" : des alternatives existent. Il est urgent de les penser et de les mettre en oeuvre, malgré le verrou politique que la droite et la gauche, ensemble, continuent de tirer.
Une approche neuve et très documentée, où l'auteur part de son propre parcours depuis l'extrême gauche pour évoquer le déchirement que provoque la réelle remise en cause de l'imaginaire du "progrès".