Ce jour de l’été 2011, pour la première fois depuis mes quinze ans, j’ai cessé d’écrire. Plus rien ne me venait, ni courrier, ni journal, ni texte littéraire… Ecrire m’était devenu impossible, j’avais la gorge nouée. Que s’était-il passé qui puisse justifier cet étranglement ? Ce subit refus de continuer ce qui, jusque-là, faisait ma vie, l’écriture ? La réponse m’apparut comme évidente : le dimanche 24 juillet, à l’hôpital de Fécamp, David était mort. Mort, le mot lui allait si mal. Même quand j’ai su qu’il rechutait, six mois plus tôt, je n’y ai pas cru, David, mon « fils de cœur », allait à nouveau trouver des solutions à son mal. Aujourd’hui, si je m’y remets, serait-ce que David attend de moi que j’écrive sur lui, puisque tel est mon seul savoir-faire ? Je sens en tout cas, que je ne pourrai recommencer un texte qu’après avoir transcrit ce que ce « fils » disparu a été pour moi, ce que nous avons vécu en commun, ces rares moments qui n’ont été qu’à nous deux. Sans que cela ôte quoi que ce soit à aucun d’entre les siens, proches ou lointains. Voici donc ce que j’ai vécu d’unique avec David.