Il y a 40 ans, l’humanité vivait un événement unique dans son histoire : le taux de croissance de la population passait par un maximum (2 % par an) avant d’amorcer une diminution. La phase de très forte croissance qui avait précédé ce maximum a suscité une très grande inquiétude, qui s’est traduite par des souhaits de « croissance zéro » pour la population comme pour l’économie mondiales. Mais l’hypothèse d’une croissance économique zéro n’a guère été considérée sérieusement par les économistes, et l’apparition de la notion de « développement durable » a reporté le débat vers d’autres formes de croissance plutôt que vers l’idée d’un arrêt de celle-ci. Les deux objectifs
restent pourtant fortement liés.
Henri Leridon est démographe et directeur de recherche émérite à l’Institut national d’études démographiques (INED). De 2001 à 2006, il a dirigé une unité de recherche Inserm-Ined-Paris XI. Il a publié notamment Human Fertility (1977), Les Enfants du désir (1995) et Démographie (1997). Pour l’année 2008-2009, il est professeur associé au Collège de France dans la chaire Développement durable – Environnement, énergie et société.