Au XVIe et au XVIIe siècle _ au seuil de la modernité _, les cultures occidentales paraissent hésiter, puis se décider entre un ordre " ancien " et un ordre " moderne " du regard. Le premier est dominé par les figures du même, de la présence, du lien, de la fascination _ car voir c'est saisir ou être saisi _, et le second par les figures de l'autre, de l'absence, de la distinction, de la séparation. Notre culture visuelle, notre manière d'habiter le regard est héritière de cette histoire aux multiples dimensions et péripéties.
Ce livre emprunte plusieurs parcours, retrouvant, sous l'ancienne écorce des mots, les témoignages innombrables servant le projet d'une histoire générale de l'oeil et du regard: petit chemin du basilic ou grand chemin du téléscope, éblouissement mystique ou cécité lumineuse de la Raison; l'oeil du loup ou celui de la sorcière, l'oeil de Satan, de Dieu ou l'oeil de Nature, le regard en perspective du peintre ou de l'anatomiste, l'oeil blessé des amants, l'oeil de Kepler et le regard de Galilée, l'oeil de Gracián qui voit tout et n'est vu de personne, l'oeil solitaire de Descartes ou le regard enchanté de l'abbé Pluche. Tous ces chemins conduisent en quelques lieux de convergence, où se dessine une ample cohérence.
Carl Havelange est historien, chercheur qualifié au FNRS (Belgique), attaché à l'université de Liège. Ses recherches ont pour horizon une histoire culturelle du corps et de ses usages dans l'Europe moderne et contemporaine. Il a publié Les Figures de la guérison (XVIIIe-XIXe siècle), Liège, 1991.
Ce livre emprunte plusieurs parcours, retrouvant, sous l'ancienne écorce des mots, les témoignages innombrables servant le projet d'une histoire générale de l'oeil et du regard: petit chemin du basilic ou grand chemin du téléscope, éblouissement mystique ou cécité lumineuse de la Raison; l'oeil du loup ou celui de la sorcière, l'oeil de Satan, de Dieu ou l'oeil de Nature, le regard en perspective du peintre ou de l'anatomiste, l'oeil blessé des amants, l'oeil de Kepler et le regard de Galilée, l'oeil de Gracián qui voit tout et n'est vu de personne, l'oeil solitaire de Descartes ou le regard enchanté de l'abbé Pluche. Tous ces chemins conduisent en quelques lieux de convergence, où se dessine une ample cohérence.
Carl Havelange est historien, chercheur qualifié au FNRS (Belgique), attaché à l'université de Liège. Ses recherches ont pour horizon une histoire culturelle du corps et de ses usages dans l'Europe moderne et contemporaine. Il a publié Les Figures de la guérison (XVIIIe-XIXe siècle), Liège, 1991.