On sait l'ampleur, la variété et la nouveauté de l'oeuvre de Mme de Staël, qui va de Delphine et Corinne à De l'Allemagne et aux Considérations sur la Révolution, mais on en connaît moins bien le versant autobiographique. Dix années d'exil _ 1803-1813 _, publié après la mort de son auteur dans une version très imparfaite, est pourtant un livre majeur.
Tout à la fois pamphlet ravageur contre la dictature napoléonienne et récit des pérégrinations de Mme de Staël, en raison de la proscription dont elle a été victime, c'est un essai d'une surprenante vigueur par sa lucidité politique et par une qualité d'observation sans équivalent, s'agissant particulièrement de la Russie en guerre (Pouchkine admirait beaucoup ce récit de voyage qui préfigure celui de Custine).
L'ouvrage était jusqu'à présent inaccessible dans son authenticité. Cette édition, strictement conforme aux premiers manuscrits, prend également en compte les passages dans lesquels Mme de Staël, par crainte de la police impériale, a déguisé son texte en lui donnant l'aspect de chroniques d'outre-Manche et en attribuant à ses contemporains français le nom de protagonistes de l'histoire anglaise... C'est donc à un savant décryptage qu'il a fallu se livrer. Ainsi restitué, Dix années d'exil constitue en fait un inédit que de nombreuses notes viennent éclairer. Le lecteur d'aujourd'hui se trouve à même de découvrir l'oeuvre telle que son auteur l'a abandonnée et telle qu'on ne l'a jamais lue.
Tout à la fois pamphlet ravageur contre la dictature napoléonienne et récit des pérégrinations de Mme de Staël, en raison de la proscription dont elle a été victime, c'est un essai d'une surprenante vigueur par sa lucidité politique et par une qualité d'observation sans équivalent, s'agissant particulièrement de la Russie en guerre (Pouchkine admirait beaucoup ce récit de voyage qui préfigure celui de Custine).
L'ouvrage était jusqu'à présent inaccessible dans son authenticité. Cette édition, strictement conforme aux premiers manuscrits, prend également en compte les passages dans lesquels Mme de Staël, par crainte de la police impériale, a déguisé son texte en lui donnant l'aspect de chroniques d'outre-Manche et en attribuant à ses contemporains français le nom de protagonistes de l'histoire anglaise... C'est donc à un savant décryptage qu'il a fallu se livrer. Ainsi restitué, Dix années d'exil constitue en fait un inédit que de nombreuses notes viennent éclairer. Le lecteur d'aujourd'hui se trouve à même de découvrir l'oeuvre telle que son auteur l'a abandonnée et telle qu'on ne l'a jamais lue.