A l'article « Police » de l'Almanach de l'An II (1793) - sorte de who's who de l'Ancien Régime -, figure la liste des douze administrateurs chargés d'assurer la sécurité des Parisiens. Rien ne prédispose ces hommes à encadrer la capitale : l'un est chocolatier, un autre, architecte. On trouve même, parmi eux, un poète et un fabricant de cosmétiques... Ils ont été choisis pour leurs seules convictions politiques !
En suivant l'itinéraire de ces individus qui firent la Terreur, on redécouvre vues des coulisses : la prise de la Bastille, l'invasion des Tuileries, mais aussi les dernières heures de Louis XVI au Temple ou la persécution des Girondins. Plus on avance dans les ténèbres, plus ils tiennent un rôle actif, visible, engagé. En août 1793, les douze tyrans minuscules sont à pied d'oeuvre, la partie peut commencer !
Mais le destin de ces policiers est déjà scellé. Ils vont être tour à tour soupçonnés, accusés ou convaincus de corruption. Leur drame aura été d'avoir eu plus de responsabilités que de pouvoir, et plus de pouvoir que de jugeote.
Autant l'action des grands révolutionnaires est connue dans les moindres détails, jusqu'à faire partie de la mythologie républicaine ; autant le rôle des petits est resté dans l'ombre. L'instauration de la République dans la liberté, l'égalité et la fraternité, c'est Paris asservi, abruti, saigné à blanc par douze policiers dont Frédéric Lenormand restitue avec minutie les actes et le sinistre zèle.
De l'apprentissage à l'apogée des monstres, cet ouvrage historique et critique se veut bien plus qu'une simple biographie collective ; c'est une traversée des années révolutionnaires considérées sous l'angle des petits artisans de l'oppression.
Romancier et spécialiste du XVIIIe siècle, Frédéric Lenormand a reçu en 1999 le Prix François Mauriac de l'Académie française pour son roman Les Princesses vagabondes. Il a publié aux éditions Fayard La jeune fille et le philosophe et Un beau captif, ainsi qu'un document historique, La Pension Belhomme, une prison de luxe sous la Terreur.
En suivant l'itinéraire de ces individus qui firent la Terreur, on redécouvre vues des coulisses : la prise de la Bastille, l'invasion des Tuileries, mais aussi les dernières heures de Louis XVI au Temple ou la persécution des Girondins. Plus on avance dans les ténèbres, plus ils tiennent un rôle actif, visible, engagé. En août 1793, les douze tyrans minuscules sont à pied d'oeuvre, la partie peut commencer !
Mais le destin de ces policiers est déjà scellé. Ils vont être tour à tour soupçonnés, accusés ou convaincus de corruption. Leur drame aura été d'avoir eu plus de responsabilités que de pouvoir, et plus de pouvoir que de jugeote.
Autant l'action des grands révolutionnaires est connue dans les moindres détails, jusqu'à faire partie de la mythologie républicaine ; autant le rôle des petits est resté dans l'ombre. L'instauration de la République dans la liberté, l'égalité et la fraternité, c'est Paris asservi, abruti, saigné à blanc par douze policiers dont Frédéric Lenormand restitue avec minutie les actes et le sinistre zèle.
De l'apprentissage à l'apogée des monstres, cet ouvrage historique et critique se veut bien plus qu'une simple biographie collective ; c'est une traversée des années révolutionnaires considérées sous l'angle des petits artisans de l'oppression.
Romancier et spécialiste du XVIIIe siècle, Frédéric Lenormand a reçu en 1999 le Prix François Mauriac de l'Académie française pour son roman Les Princesses vagabondes. Il a publié aux éditions Fayard La jeune fille et le philosophe et Un beau captif, ainsi qu'un document historique, La Pension Belhomme, une prison de luxe sous la Terreur.