Quinze ou dix-huit siècles plus tard, nous demeurons prisonniers de l'image qu'ont voulu donner de leur temps les historiens à la solde de l'aristocratie romaine. Voilà pourquoi ils nous présentent sous le jour le plus noir les empereurs, presque tous accusés de débauche, de cruauté, voire de folie... Ce n'est qu'en relisant attentivement toutes les sources littéraires et en les confrontant avec d'autres documents qu'on finit par soupçonner quelque chose de louche. À partir de là, beaucoup de mystères s'éclairent. Les empereurs ne furent pas tous, loin de là, des incapables acharnés à la destruction du bien public. L'égoïsme de classe, les partis pris idéologiques des sénateurs ont constamment (ou presque) attisé un antagonisme apparu avec l'empire et disparu avec lui.
UNE LECTURE REVOLUTIONNAIRE DE L'HISTOIRE ROMAINE SOUS L'EMPIRE
Professeur d'histoire ancienne à l'université Louis-Lumière-Lyon II, Yves Roman a notamment publié en 1997 chez Fayard, en compagnie de sa femme, Histoire de la Gaule .