Publier des romans ne m’empêche pas de rater ma vie amoureuse. Mais lorsqu’une réalisatrice m’a demandé d’embrasser Meryl dans le champ de la caméra, mon coeur a basculé. À l’image, c’était un baiser de cinéma, pour nous, bien plus qu’une scène de comédie romantique. Contrairement à moi, Meryl n’était pas fi gurante, c’était une vraie comédienne, et en amour elle n’acceptait que le premier rôle. Peut-on s’aimer lorsque l’un crée des personnages et que l’autre en interprète? Dans mes livres le sentiment prend toute la place. Si seulement je parvenais à concilier deux histoires, celle que je vis et celle que j’invente. Mais l’écriture est si possessive qu’elle m’empêche de vivre. Pourtant je ne voulais pas passer à côté de la vie. Ni à côté de Meryl. Éric Paradisi est notamment l’auteur de La peau des autres