Un nouveau régime de fiction s'est instauré dans nos sociétés. Il affecte la vie sociale au point de nous faire parfois douter de la réalité. Les reportages de télévision prennent ainsi volontiers des allures de fictions, quand celles-ci miment le réel. Internet, on le sait, est le lieu par excellence du brouillage des frontières.
Ces nouveaux partages entre le réel et la fiction conditionnent aussi la circulation entre l'imaginaire individuel (le rêve), l'imaginaire collectif (le mythe) et l'oeuvre de fiction. C'est donc la culture en tant que telle qui se trouve affectée par ce bouleversement. Pour le meilleur ? Pour le pire ? Que peut-on attendre, et que faut-il redouter, de ce grand chambardement ? C'est en le saisissant sur le vif, dans l'observation quotidienne du spectacle du monde et de soi-même, que Marc Augé nous donne à comprendre la révolution culturelle que nous traversons.
D'où ces deux textes, indépendants l'un de l'autre mais absolument complémentaires. Le premier saisit la part de fiction qui habite notre réalité contemporaine, le second, le mouvement même par lequel elle s'y insinue.
Fictions fin de siècle, le premier, est composé d'un ensemble de petits textes ciselés, consacrés successivement au Tour de France 1997, au match France-Croatie du Mondial 1998, à la mort de Diana, à la mort de John John, etc. Fiction des événements filtrés par les médias, fiction des images et des personnages qui leur doivent leur existence, déroute de l'imaginaire : les préoccupations de l'ethnologue rejoignent ici celles de l'architecte et de l'artiste qui s'inquiètent du sens de leur démarche. Que se passe-t-il ? est le journal de trois journées prises au hasard dans la dernière année du millénaire (29 février, 31 mars, 30 avril 2000). L'auteur, attentif au détail de chacune d'entre elles, s'efforce de mesurer sur un espace de deux mois les légères modifications qui infléchissent le sens des événements, aussi bien dans sa vie privée que dans la vie publique dont il est informé par les médias.
Marc Augé est ethnologue, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, dont il a été le président de 1985 à 1995. Après de longues années de travail de terrain en Afrique, en Côte d'Ivoire essentiellement, ce sont nos sociétés qu'il a prises comme objet d'étude. On se souvient de La Traversée du Luxembourg (1985), d'Un ethnologue dans le métro (1986), de Domaines et Châteaux (1992), et, chez Fayard, du Sens des autres (1994).
Ces nouveaux partages entre le réel et la fiction conditionnent aussi la circulation entre l'imaginaire individuel (le rêve), l'imaginaire collectif (le mythe) et l'oeuvre de fiction. C'est donc la culture en tant que telle qui se trouve affectée par ce bouleversement. Pour le meilleur ? Pour le pire ? Que peut-on attendre, et que faut-il redouter, de ce grand chambardement ? C'est en le saisissant sur le vif, dans l'observation quotidienne du spectacle du monde et de soi-même, que Marc Augé nous donne à comprendre la révolution culturelle que nous traversons.
D'où ces deux textes, indépendants l'un de l'autre mais absolument complémentaires. Le premier saisit la part de fiction qui habite notre réalité contemporaine, le second, le mouvement même par lequel elle s'y insinue.
Fictions fin de siècle, le premier, est composé d'un ensemble de petits textes ciselés, consacrés successivement au Tour de France 1997, au match France-Croatie du Mondial 1998, à la mort de Diana, à la mort de John John, etc. Fiction des événements filtrés par les médias, fiction des images et des personnages qui leur doivent leur existence, déroute de l'imaginaire : les préoccupations de l'ethnologue rejoignent ici celles de l'architecte et de l'artiste qui s'inquiètent du sens de leur démarche. Que se passe-t-il ? est le journal de trois journées prises au hasard dans la dernière année du millénaire (29 février, 31 mars, 30 avril 2000). L'auteur, attentif au détail de chacune d'entre elles, s'efforce de mesurer sur un espace de deux mois les légères modifications qui infléchissent le sens des événements, aussi bien dans sa vie privée que dans la vie publique dont il est informé par les médias.
Marc Augé est ethnologue, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, dont il a été le président de 1985 à 1995. Après de longues années de travail de terrain en Afrique, en Côte d'Ivoire essentiellement, ce sont nos sociétés qu'il a prises comme objet d'étude. On se souvient de La Traversée du Luxembourg (1985), d'Un ethnologue dans le métro (1986), de Domaines et Châteaux (1992), et, chez Fayard, du Sens des autres (1994).