Enfant prodige, star du piano, compositeur génial, galant homme et grand de son siècle… Franz Liszt eut tout de ce que le monde vante : dons, beauté, célébrité, fortune… D’avoir possédé tant de biens n’éteignit pas pourtant en lui l’aspiration religieuse qu’il éprouva bien au contraire toujours – malgré tout ce qui s’opposa dans le même temps à cette aspiration.
L’incompréhension n’a pas manqué à ce sujet, chacun s’étonnant de ce que ce musicien dont la vie ne fut pas un modèle d’édification ait décidé à cinquante ans passés de recevoir les ordres mineurs et de porter la soutane. Liszt lui-même ne cacha pas le décalage que sa foi religieuse entretenait avec son être extérieur, se plaçant à la fin de sa vie sous l’invocation du Bon Larron, que la contrition ouvrit à la miséricorde du Christ.
La foisonnante littérature que Liszt a suscitée a peu abordé ce drame intérieur du musicien, essentiel pourtant à l’approche de l’homme et de son œuvre. Alain Galliari s’attache donc à éclairer cet aspect fondamental et en fait un fil conducteur pour interpréter la cohérence d’une personnalité artistique qui a dominé son siècle et marqué durablement la postérité.
Musicologue, directeur de la Médiathèque Musicale Mahler, Alain Galliari est l’auteur de Anton von Webern (Fayard, 2007).