dans Gargantaur!
Regarde, l'aube est morte, des pneus brûlent,
la lune est noire et les fumées tueuses se disputent chaque lopin d'asphalte !
Ecoute, le vent gémit!
Ecoute le gémir tandis que dans les poulaillers
industriels les poules entonnent l'hymne à la joie
CAC, CAC 40, CAC, CAC 40!
Tu regardes, tu écoutes et tu te demandes
si tu n'es pas seul parmi les façades souillées,
au pied de la montagne de gravats tapissée
de squelettes de chiens.
Tu n'es pas seul : Orlando, le héros, t'attend.
Il est taxi, Orlando.
Il sillonne les avenues encombrées de 4x4
et de bagnoles de flics au volant d'une DS 19 Prestige, en écoutant
Madonna chanter Don't cry for me, Argentina!
Monte dans la caisse d'Orlando:
il te racontera des histoires, et son rêve deviendra le tien.
Voilà.
Salut!
Laborde
Né dans les Hautes-Pyrénées à quelques kilomètres du col du Tourmalet. Il est tombé tout petit dans le chaudron des mots (il baigne dans la langue occitane, espagnole et française). En 1985, il écrit sur son ami Claude Nougaro, l'homme aux semelles de Swing (Grand prix du livre musical Charles-Cros), puis, en 1987, aux éditions Eché, L'Os de Dionysos, saisi à la suite d'une ordonnance du Tribunal de Tarbes confirmée en Appel, pour « pornographie, lubricité, paganisme, incitation au désordre et à la moquerie, danger pour la jeunesse en pleine formation physique et morale ». C'est le dernier ouvrage de fiction censuré en France. En 1989, Régine Deforges et Jean-Jacques Pauvert rééditent l'ouvrage qui se vend alors à 100 000 exemplaires (et qui est aujourd'hui réédité par Fayard sous la marque « Pauvert ») . En 1990 et 1991, Christian Laborde publie chez Régine Deforges, Aquarium, L'archipel de Bird, puis Danse avec les Ours, un pamphlet contre le percement du tunnel du Somport. Passionné de cyclisme, il est également l'auteur de L'Ange qui aimait la pluie (Albin Michel), Grand Prix de littérature sportive, du Roi Miguel (Stock), portrait de Miguel Indurain, et du Petit Livre jaune (Mazarine). Dernier roman publié : Flammes (Fayard)