Une poignée de « gros », détenteurs du pouvoir économique et politique, écrasant le bon peuple (tous groupes sociaux confondus, ouvriers, paysans, employés, commerçants, petits patrons) : tel est, depuis la fin du XIXe siècle un des mythes les plus tenaces de l’idéologie française. Mythe d’extrême-droite à l’origine, aux relents parfois antisémites : mais aussi bien mythe de gauche, particulièrement endurant.
Retraçant les origines de ce mythe, l’ouvrage en analyse les développements successifs, des années de naissance de la République à nos jours, en passant par la période de l’entre-deux-guerres.
Dans une nouvelle préface, il montre comment désormais ce mythe oppose avec complaisance un populisme culturel, volontiers nationaliste, aux élites mondialisées.
Pierre Birnbaum est professeur de sociologie politique à l’Université de Paris-I et à l’Institut d’Études politiques de Paris. Il a notamment publié Le moment antisémite (Fayard, 1998) et Face au pouvoir (Galilée, 2010), ainsi que, dans la collection Pluriel, Sociologie de l’État (avec Bertrand Badie).
Cet ouvrage est paru en première édition chez Grasset en 1979 sous
le titre Le peuple et les gros.