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Histoire de la littérature russe : Le XIXe siècle

L'époque de Pouchkine et de Gogol

Efim Etkind, Georges Nivat, Ilya Serman

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Ce volume de l'Histoire de la littérature russe présente l'époque de Pouchkine et de Gogol, les deux écrivains qui ont assuré aux lettres russes le rang qu'elles occupent depuis le XJX~ siècle parmi les grandes littératures du monde moderne. Alexandre Pouchkine est considéré comme le créateur, non seulement de la poésie romantique russe, mais aussi de la tragédie historique (Bons Godounov), de la prose réaliste, du roman (Eugène Onéguine) et, ce qui est d'une importance capitale pour ses contemporains et sa postérité, de cette langue moderne russe, souple, riche et mélodieuse qui a servi aussi bien les poètes qui lui succédèrent que les grands romanciers, de Tolstoï et Dostoïevski à Mikhaïl Boulgakov et Boris Pasternak. Nikolaï Gogol fut à la tête de « l'école naturaliste », de cette prose russe qui devait jouer un rôle inestimable dans l'évolution de la littérature mondiale. Il a donné forme à un type fantastique social qui a influencé tous les arts, qui est entré dans l'imaginaire européen.

On trouvera dépeints ici les grands courants idéologiques, esthétiques et littéraires de la première moitié du XIXe siècle en Russie : le postclassicisme des archaïsants, le sentimentalisme de Karamzine et de ses disciples, les différentes variantes du romantisme («l'école de la précision harmonieuse», la poésie politique des décembristes, l'élégie de Joukovski, le démonisme de Lermontov, les tendances réalistes de la prose postgogolienne, etc.). Comme dans les volumes précédemment parus, des chapitres entiers sont consacrés aux grands courants, suivis de monographies présentant les auteurs sous forme de portraits. De même, outre la littérature proprement dite sont traités la critique, le théâtre, la peinture, l'architecture, les problèmes de la culture en général.

Tel qu'il est, nous espérons que ce tome rendra compte avec fidélité de l'extraordinaire floraison culturelle que la Russie connut en cette première moitié du XIXe siècle, « Age d'or » de la poésie russe comme on l'a souvent baptisée et véritable miracle que salua à juste titre Dostoïevski dans son discours de 1881 célébrant la mémoire de Pouchkine.