Byzance, Constantinople, Istanbul: sous ses trois noms, la seule ville au monde à être bâtie sur deux continents semblait " faite pour dominer et commander à toute la terre ".
Au IVe siècle, Constantin y installe la capitale de l'Empire romain d'Orient pour y édifier une " nouvelle Rome ". Deux siècles plus tard, Justinien y réalise son rêve politique et fait construire Sainte-Sophie dont la perfection illustre aujourd'hui encore la grandeur de la capitale de l'Empire byzantin. Malgré les querelles religieuses qui l'agitent, la ville devient la plus grandiose de la chrétienté et le plus grand marché de l'Occident. Sa richesse provoque l'admiration des croisés, puis bientôt leur convoitise. Ils en font l'éphémère capitale de l'Empire latin d'Orient (1204-1261), mais la pillent de fond en comble. Constantinople ne s'en relèvera jamais.
En 1453, le sultan ottoman Mehmed II s'en empare. Palais, mosquées, bains, bazars transforment petit à petit la ville grecque en ville turque. Elle devient le coeur du monde musulman à l'époque de Soliman le Magnifique. La magnificence du Grand Turc, la splendeur de sa capitale et les mystères de Topkapï éveillent la curiosité des visiteurs étrangers qui s'étonnent du " bon gouvernement des Turcs, bien meilleur que le nôtre ". Au XVIIIe siècle, sous l'effet des luttes du Palais, le prestige de la Sublime Porte s'effrite. Une nouvelle manière de vivre apparaît alors: cafés, théâtres d'ombres se multiplient tandis que les rives du Bosphore se couvrent de yalis. Peu à peu, la cité passe de l'ottomanisme au cosmopolitisme. Les capitaux étrangers affluent, tout comme les romantiques et les archéologues. L'inauguration de l'Orient-Express, en 1883, accompagne la publication de guides touristiques...
En moins d'un siècle, la vieille cité ottomane, déchue de son rôle politique dès les débuts de la République turque, allait devenir une mégapole bruyante et désordonnée, mais ses innombrables monuments nous disent encore sa gloire passée.
Tous ceux qui ont vu Constantinople sont d'accord que cette ville est dans la plus belle situation qui soit au monde, en sorte qu'il semble que la nature l'ait faite pour dominer et commander à toute la terre.
Jean Thévenot, XVIIe siècle
Le sérail du Grand Seigneur est la première chose que l'on voit en arrivant à Constantinople. Serraï en turc veut dire palais, et les Français, par corruption, disent sérail, le prenant seulement pour l'appartement où sont serrées les femmes.
Jean Thévenot, XVIIe siècle
Rien ne se peut concevoir de plus charmant que cet abord de Constantinople. Lorsque j'y arrivai la première fois, je m'imaginai entrer dans une ville enchantée.
G.J. Grelot, XVIIe siècle
Aucune cité n'a croqué les fruits du jardin des arts
Avec autant d'appétit que notre ville
C'est ici que tout homme de mérite atteint la gloire,
Que toute perfection arrive à maturité.
Nabi, XVIIe siècle
Une seule de tes pierres vaut un empire, Istanbul... O toi, sans pareil et sans prix.
Nedim, XVIIe siècle
Robert Mantran, professeur émérite à l'Université de Provence, membre de l'Institut, a écrit de nombreux ouvrages sur le monde turc; sous sa direction a été publiée une Histoire de l'Empire ottoman, Paris, Fayard, 1989.
Au IVe siècle, Constantin y installe la capitale de l'Empire romain d'Orient pour y édifier une " nouvelle Rome ". Deux siècles plus tard, Justinien y réalise son rêve politique et fait construire Sainte-Sophie dont la perfection illustre aujourd'hui encore la grandeur de la capitale de l'Empire byzantin. Malgré les querelles religieuses qui l'agitent, la ville devient la plus grandiose de la chrétienté et le plus grand marché de l'Occident. Sa richesse provoque l'admiration des croisés, puis bientôt leur convoitise. Ils en font l'éphémère capitale de l'Empire latin d'Orient (1204-1261), mais la pillent de fond en comble. Constantinople ne s'en relèvera jamais.
En 1453, le sultan ottoman Mehmed II s'en empare. Palais, mosquées, bains, bazars transforment petit à petit la ville grecque en ville turque. Elle devient le coeur du monde musulman à l'époque de Soliman le Magnifique. La magnificence du Grand Turc, la splendeur de sa capitale et les mystères de Topkapï éveillent la curiosité des visiteurs étrangers qui s'étonnent du " bon gouvernement des Turcs, bien meilleur que le nôtre ". Au XVIIIe siècle, sous l'effet des luttes du Palais, le prestige de la Sublime Porte s'effrite. Une nouvelle manière de vivre apparaît alors: cafés, théâtres d'ombres se multiplient tandis que les rives du Bosphore se couvrent de yalis. Peu à peu, la cité passe de l'ottomanisme au cosmopolitisme. Les capitaux étrangers affluent, tout comme les romantiques et les archéologues. L'inauguration de l'Orient-Express, en 1883, accompagne la publication de guides touristiques...
En moins d'un siècle, la vieille cité ottomane, déchue de son rôle politique dès les débuts de la République turque, allait devenir une mégapole bruyante et désordonnée, mais ses innombrables monuments nous disent encore sa gloire passée.
Tous ceux qui ont vu Constantinople sont d'accord que cette ville est dans la plus belle situation qui soit au monde, en sorte qu'il semble que la nature l'ait faite pour dominer et commander à toute la terre.
Jean Thévenot, XVIIe siècle
Le sérail du Grand Seigneur est la première chose que l'on voit en arrivant à Constantinople. Serraï en turc veut dire palais, et les Français, par corruption, disent sérail, le prenant seulement pour l'appartement où sont serrées les femmes.
Jean Thévenot, XVIIe siècle
Rien ne se peut concevoir de plus charmant que cet abord de Constantinople. Lorsque j'y arrivai la première fois, je m'imaginai entrer dans une ville enchantée.
G.J. Grelot, XVIIe siècle
Aucune cité n'a croqué les fruits du jardin des arts
Avec autant d'appétit que notre ville
C'est ici que tout homme de mérite atteint la gloire,
Que toute perfection arrive à maturité.
Nabi, XVIIe siècle
Une seule de tes pierres vaut un empire, Istanbul... O toi, sans pareil et sans prix.
Nedim, XVIIe siècle
Robert Mantran, professeur émérite à l'Université de Provence, membre de l'Institut, a écrit de nombreux ouvrages sur le monde turc; sous sa direction a été publiée une Histoire de l'Empire ottoman, Paris, Fayard, 1989.