Longtemps le célibat a été une condition transitoire, une situation d?attente, avant la consécration qu?apportaient le mariage et la procréation, sauf bien entendu dans le cas du célibat ecclésiastique. S?il persistait, il devenait synonyme d?échec ou de libertinage. Mais ce célibat sulfureux peut aussi devenir une composante de certains métiers : domestiques, soldats, artistes sont souvent voués au célibat. Bientôt, le travail des femmes consacrera une nouvelle sorte de célibataires, des femmes actives soucieuses de leur indépendance. Les modifications de la famille vont ainsi retentir sur les représentations et les réalités du célibat : celui-ci ne réalise-t-il pas une forme d?aboutissement de l?individu moderne ? C?est en tout cas devenu un mode de vie assumé, un marché aussi, qui s?est développé de manière spectaculaire ces dernières années. Mais, disponibilité au grand amour ou échec d?une relation durable, le célibat reste sans doute affecté d?une ambiguïté constitutive.