« Là où l’on brûle les livres, on finit par brûler des hommes ». C’est par cette citation de Heinrich Heine que débute cette passionnante et terrifiante enquête sur l’histoire de la destruction des livres, de l’Antiquité à nos jours. Fernando Báez remonte à l’anéantissement des tablettes sumériennes, évoque le saccage de la bibliothèque d’Alexandrie, les grands classiques grecs disparus, l’obsession d’« uniformité » de l’empereur chinois Shi Huangdi, les papyrus brûlés d’Herculanum, les abus de l’Inquisition, la censure d’auteurs tels que D.H. Lawrence, James Joyce ou Salman Rushdie, les autodafés des nazis…
Traduit en douze langues, cet ouvrage érudit d’un passionné de la première heure, passionnant de bout en bout, démontre que, loin d’être détruits par ignorance, les livres sont anéantis par volonté d’effacement de la mémoire et de l’histoire, c’est-à-dire de l’identité des peuples.
Fernando Báez, essayiste et poète vénézuélien, s’est rendu en 2003 en Irak après l’invasion nord-américaine, en tant que membre des différentes commissions d’investigation sur la destruction des bibliothèques et des musées. Il fait aujourd’hui partie du Centre international d’études arabes et est conseiller de divers gouvernements sur la destruction des biens culturels.