Vous voilà dans la tour. Ce n’est pas le boulot dont vous aviez rêvé, ni celui auquel semblaient vous destiner vos études. Mais les temps sont durs. Autrefois on disait qu’« un sou est un sou », aujourd’hui on dit qu’« un emploi, c’est un emploi ». Nous en sommes là. Alors vous faites contre mauvaise fortune bon coeur : vous observez. Hystérie des puissants, servilité des subalternes, conflits hiérarchiques, intrigues à la cafétéria et rendez-vous dans les toilettes, rien ne vous échappe. Hélas, le regard goguenard dont vous couvez tous ces gens qui se prennent au sérieux ne fait qu’aggraver votre sentiment de décalage. Que faites-vous là ? Votre louable refus de faire croître les statistiques du chômage ne justifie pas tout. Un de ces jours, vous risquez de commettre une grosse bêtise…
Séverine Camus signe ici son premier roman