Isidore Ducasse (Montevideo, 1846 _ Paris, 1870), qui a signé ses Chants de Maldoror du pseudonyme de " comte de Lautréamont ", est longtemps resté un personnage singulier, presque énigmatique, qui aurait jeté son livre à la face du siècle avant de disparaître. Faute de la connaître, on inventa longtemps sa biographie.
Il faut dire que tous les ingrédients d'une légende ou d'un mythe étaient au rendez-vous: la naissance dans un pays lointain, l'enfance dans un Uruguay en proie à la guerre civile, l'adolescence dans des lycées-cachots de Bigorre et du Béarn, l'existence solitaire à Paris et la mort précoce à vingt-quatre ans, de cause inconnue, dans une capitale prise sous le siège de 1870.
L'oeuvre? Déconcertante dans sa forme, déroutante par son lyrisme, puissante par sa sorte de modernité permanente.
Encore aujourd'hui, Isidore Ducasse passe pour l'écrivain du dix-neuvième siècle sur lequel on a le moins de renseignements, et les points obscurs de sa biographie sont propices à une atmosphère de rumeur et de mystère. Les Surréalistes craignaient _ ou feignaient de craindre _ que la connaissance biographique sur le poète nuise à la puissance d'impact de son oeuvre. C'était un raisonnement faux: ce que l'on a pu découvrir sur la vie de Ducasse enrichit au contraire l'oeuvre, lui ajoutant chaque fois une nouvelle facette. Après le livre de François Caradec, paru en 1970, qui fut d'un apport considérable, le présent ouvrage, richement illustré, bénéficie des acquis les plus récents de la recherche biographique sur cet écrivain dont on commence à dire qu'il pourrait bien être le poète français du XXIe siècle, comme Rimbaud a été celui du XXe siècle.
Jean-Jacques Lefrère est l'auteur, chez Fayard, des Saisons littéraires de Rodolphe Darzens, suivi de documents sur Arthur Rimbaud.
Il faut dire que tous les ingrédients d'une légende ou d'un mythe étaient au rendez-vous: la naissance dans un pays lointain, l'enfance dans un Uruguay en proie à la guerre civile, l'adolescence dans des lycées-cachots de Bigorre et du Béarn, l'existence solitaire à Paris et la mort précoce à vingt-quatre ans, de cause inconnue, dans une capitale prise sous le siège de 1870.
L'oeuvre? Déconcertante dans sa forme, déroutante par son lyrisme, puissante par sa sorte de modernité permanente.
Encore aujourd'hui, Isidore Ducasse passe pour l'écrivain du dix-neuvième siècle sur lequel on a le moins de renseignements, et les points obscurs de sa biographie sont propices à une atmosphère de rumeur et de mystère. Les Surréalistes craignaient _ ou feignaient de craindre _ que la connaissance biographique sur le poète nuise à la puissance d'impact de son oeuvre. C'était un raisonnement faux: ce que l'on a pu découvrir sur la vie de Ducasse enrichit au contraire l'oeuvre, lui ajoutant chaque fois une nouvelle facette. Après le livre de François Caradec, paru en 1970, qui fut d'un apport considérable, le présent ouvrage, richement illustré, bénéficie des acquis les plus récents de la recherche biographique sur cet écrivain dont on commence à dire qu'il pourrait bien être le poète français du XXIe siècle, comme Rimbaud a été celui du XXe siècle.
Jean-Jacques Lefrère est l'auteur, chez Fayard, des Saisons littéraires de Rodolphe Darzens, suivi de documents sur Arthur Rimbaud.