Se souvient-on que Joséphine Baker n'était pas antillaise mais américaine? Que, née dans les bas-fonds de Saint Louis (Missouri), mariée avant quinze ans, elle se mit à faire des grimaces pour gagner sa vie? Qu'en 1925, à l'âge de dix-neuf ans, elle conquit Paris en une nuit, lors de la première de la Revue Nègre, qui souleva autant de passion que la première du Sacre du Printemps? Qu'une véritable " bakermanie " s'abattit sur la France, où les femmes s'enduisaient la peau de brou de noix et se plaquaient les cheveux au " Bakerfix "? Qu'après qu'elle eut dansé quasi nue, avec pour tout vêtement sa fameuse ceinture de bananes, les plus grands couturiers la couvrirent des robes les plus somptueuses et qu'elle devint la rivale de Mistinguett au Casino de Paris? Qu'au cours de ses tournées européennes des années trente, elle prit conscience de la montée des tensions raciales et qu'aux USA, lorsqu'elle y retourna, elle n'était toujours qu'une négresse à qui la porte des endroits chic était interdite? Que pendant la guerre, elle fit partie des services de contre-espionnage français en afrique du Nord? Qu'après la guerre, elle adopta douze enfants de races différentes (sa tribu Arc-en-Ciel) et, pour pouvoir les élever, transforma son château des Milandes en une sorte de parc d'attraction? Qu'elle perdit tout, mais mourut en plein triomphe, le second jour de son dernier tour de chant à Bobino, en 1975?
Si, replaçant la vie de Joséphine dans son époque, Phyllis Rose analyse en profondeur les notions d'exotisme, de colonialisme et de racisme et la lutte que mena Joséphine pour dépasser les limites où l'emprisonnait la couleur de sa peau, l'histoire que conte ce livre est avant tout celle d'une fille de Saint Louis qui, à force de charme, de vitalité et d'humour, accède au rang de vedette internationale.
Phyllis Rose, qui est américaine et vit dans le Connecticut, enseigne la littérature à la Wesleyan University. Auteur d'essais, de critiques, de chroniques (en particulier dans le New York Times), elle n'est pas une inconnue en France, où deux de ses livres ont déjà été publiés: Virginia Woolf et Mariages victoriens.
Si, replaçant la vie de Joséphine dans son époque, Phyllis Rose analyse en profondeur les notions d'exotisme, de colonialisme et de racisme et la lutte que mena Joséphine pour dépasser les limites où l'emprisonnait la couleur de sa peau, l'histoire que conte ce livre est avant tout celle d'une fille de Saint Louis qui, à force de charme, de vitalité et d'humour, accède au rang de vedette internationale.
Phyllis Rose, qui est américaine et vit dans le Connecticut, enseigne la littérature à la Wesleyan University. Auteur d'essais, de critiques, de chroniques (en particulier dans le New York Times), elle n'est pas une inconnue en France, où deux de ses livres ont déjà été publiés: Virginia Woolf et Mariages victoriens.