Aujourd?hui, un milliard et demi de personnes n?ont pas accès à une eau saine et propre ; chaque année, 5 à 10 millions meurent de maladies liées à la mauvaise qualité de l?eau ; l?agriculture (par le biais de l?irrigation) consomme 70 % de l?eau douce mondiale, l?industrie 20 %, les ménages seulement 10 %. Et la quantité d?eau douce disponible ne représente que 0,5 % de toute l?eau présente sur la Terre? En dépit de ces statistiques alarmantes, l?humanité, réticente à modifier ses pratiques, continue à polluer, détourner et épuiser inconsidérément les réserves. Plus grave, les institutions internationales ? Banque mondiale, Fonds monétaire international, Organisation mondiale du commerce ? préconisent la privatisation et la marchandisation de cette ressource. Avec leur soutien, des sociétés transnationales, mues par la seule préoccupation de leur profit, ont déjà pris en main l?exploitation des réseaux publics de distribution d?eau dans plusieurs pays, alourdissant la facture des usagers, y compris des plus pauvres. Plusieurs mouvements de citoyens, de l?Inde à la Colombie en passant par la France, ont compris qu?il est grand temps de réagir : tandis que certains s?opposent à la construction de barrages, qui entraîne le déplacement de milliers de personnes, d?autres militent pour que les services municipaux de distribution d?eau retournent dans le giron étatique. Mais la solution viendra surtout, au niveau des instances internationales, de l?affirmation de quelques principes fondamentaux visant à la protection de l?or bleu, et de la reconnaissance de l?accès à l?eau douce comme droit humain inaliénable.