La politique est passée de l’âge de la joute à celui de l’interactif. L’homme d’État apparaît de moins en moins comme une figure d’autorité, une instance productrice de normes et de plus en plus comme quelque chose à consommer. C’est là le résultat d’une certaine impuissance à exercer le pouvoir, sous l’effet conjugué du néolibéralisme et des nouvelles technologies. L'Etat est désormais désacralisé, profané par les médias, ridiculisé par les marchés, soumis à la tutelle des institutions internationales et des agences de notation. Aussi la com’ politique ne vise-t-elle plus seulement à formater le langage (storytelling), mais à capter et à plonger les esprits dans cet univers spectral dont les hommes politiques sont à la fois les performers et les victimes.