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La Chanson des Nibelungs

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comment il occit un dragon, puis deux princes,
conquit l'épée Balmung, le trésor et la tarnkappe magiques,
vint à Worms-sur-le-Rhin, vainquit les Saxons, puis par ruse
Brunhild d'Islande, épousa Kriemhild et
par trahison
périt après qu'elle eut la reine insulté;
comment par grand d'habileté et persévérance,
par mariage avec le roi des Huns, elle vint
à chef de venger le meurtre de son ami, quand dans Etzelburg
par trahison
elle fit en un vaste massacre périr la fleur
de la nation burgonde, de l'Autriche et de Vérone, etc.
A tous Dieu donne miséricorde! Amen.

Ecrite vers 1200 par un auteur inconnu à la vaste culture païenne, chrétienne et classique (donc vraisemblablement un ecclésiastique revenu de la croisade), reprise quelque sept cents ans plus tard, remaniée, amalgamée à un ensemble de légendes du Nord par Richard Wagner dans sa Tétralogie avec la fortune que l'on sait, la Chanson des Nibelungs, oeuvre maîtresse du Moyen Age allemand, conte une sombre histoire, dont la morale est que le crime se paie: à l'époque d'Attila, deux princesses, Brunhild, reine des Burgondes, et Kriemhild, sa belle-soeur, femme du héros Siegfried, puis d'Attila, vont, pour une sotte question de préséance, mettre une bonne partie de l'Europe à feu et à sang: le jeu des vendettas entraînera la mort de 50 000 hommes environ dans le vacarme des combats et sur une durée de quarante ans. Ainsi se vérifie le proverbe allemand où se rencontrent l'expérience germanique et la sagesse biblique: Langsam mahlen Gottes Mühlen _ " Les meules de Dieu broient lentement "

Version française intégrale d'après le Manuscrit B dit de Saint-Gall en Suisse, par Jean Amsler, prix Gérard de Nerval 1990, avec une introduction et des notes du même.