« Début février, l?aspirant Bel Kassem notait sur son agenda : « Faim. Aperçu une patrouille ennemie. Sommeil. » Philippe devait lire ces lignes bien des mois plus tard et se reconnaître, lui et ses hommes, dans cette « patrouille ennemie ». Les montagnes, tant à l?est qu?à l?ouest où elles portaient la frontière, étaient entourées de réseaux de barbelés et fermées à la population civile, ce qui rendait leurs grands cirques rocheux pareils à des scènes de théâtre où le public n?était pas admis à monter. Lorsque les adversaires s?y affrontaient, leur destin se jouait au coeur ou aux flancs d?amphithéâtres vides qui répercutaient le fracas cisaillé des armes et les cris des blessés. »