Personne aujourd'hui n'adhère plus sans réserve aux notions d'enfer et de paradis. L'au-delà chrétien s'est obscurci au point qu'il nous est devenu impossible d'imaginer et plus encore de concevoir l'après-mort, cet ailleurs absolu dont la notion même ne va plus de soi.
Or pendant des siècles, l'existence de l'au-delà, ses lois, ses structures, n'ont cessé de préoccuper l'humanité comme en témoignent les innombrables doctrines eschatologiques que nous a léguées l'histoire des religions. Assimilation de l'outre-tombe à la vie terrestre, monde souterrain, résurrection des corps, transmigration des âmes, doctrines de salut et de dammation, chaque civilisation, chaque peuple a élaboré un système de croyances ou de mythes pour exorciser sa peur face à l'inconnaissable radical.
Michel Hulin retrace ici la genèse des principales représentations de l'au-delà. Aussi foisonnantes qu'elles puissent paraître, celles-ci convergent vers les mêmes dilemmes : les habitants du royaumes des morts y vivent-ils avec leur corps ou sont-ils de purs esprits? La vie est-elle unique ou n'est-elle que le maillon d'une chaîne qui n'a pas de fin? L'au-delà a-t-il ou non une frontière commune avec notre monde? Est-il le lieu où s'accomplit la réparation des injustices d'ici-bas, est-il celui de la totale réconciliation?
Les sciences de la vie et de la matière ont transformé notre image du monde et rendu désuètes ces représentations traditionnelles de l'au-delà, mais les interrogations elles-mêmes subsistent. Comment les reformuler s'il est vrai que la pensée est par définition inapte à penser son propre anéantissement, à moins que l'au-delà ne soit déjà présent dans cette vie même, comme l'envers de notre expérience temporelle, ou la face cachée du temps?
Michel HULIN est professeur de philosophie comparée à Paris IV Sorbonne.
Or pendant des siècles, l'existence de l'au-delà, ses lois, ses structures, n'ont cessé de préoccuper l'humanité comme en témoignent les innombrables doctrines eschatologiques que nous a léguées l'histoire des religions. Assimilation de l'outre-tombe à la vie terrestre, monde souterrain, résurrection des corps, transmigration des âmes, doctrines de salut et de dammation, chaque civilisation, chaque peuple a élaboré un système de croyances ou de mythes pour exorciser sa peur face à l'inconnaissable radical.
Michel Hulin retrace ici la genèse des principales représentations de l'au-delà. Aussi foisonnantes qu'elles puissent paraître, celles-ci convergent vers les mêmes dilemmes : les habitants du royaumes des morts y vivent-ils avec leur corps ou sont-ils de purs esprits? La vie est-elle unique ou n'est-elle que le maillon d'une chaîne qui n'a pas de fin? L'au-delà a-t-il ou non une frontière commune avec notre monde? Est-il le lieu où s'accomplit la réparation des injustices d'ici-bas, est-il celui de la totale réconciliation?
Les sciences de la vie et de la matière ont transformé notre image du monde et rendu désuètes ces représentations traditionnelles de l'au-delà, mais les interrogations elles-mêmes subsistent. Comment les reformuler s'il est vrai que la pensée est par définition inapte à penser son propre anéantissement, à moins que l'au-delà ne soit déjà présent dans cette vie même, comme l'envers de notre expérience temporelle, ou la face cachée du temps?
Michel HULIN est professeur de philosophie comparée à Paris IV Sorbonne.