Eugen Weber (1925-2007) fut professeur à l’Université de Californie à Los Angeles. Spécialiste de l’histoire politique et sociale de la France il a publié de nombreux ouvrages traduits en français dont L’Action française et Ma France.
Le livre d’Eugen Weber fit sensation à l’époque de sa parution. En effet, il montrait que la France rurale était longtemps restée prisonnière de coutumes, de traditions, de cultures routinières et de particularismes locaux et affirmait que la modernisation fut très tardive et ne date que des dernières années du XIXe siècle. Ce n’est qu’avec la IIIe République qu’on transforma les paysans en Français, pour reprendre le titre original de ce livre. Cet ouvrage, devenu un classique, fait revivre un monde disparu, celui des ruralités particularistes, d’une vie quotidienne vouée à la répétition, de modes de vie routiniers scandés par d’innombrables rituels, où l’on parle une multiplicité de dialectes et de patois, où les principales distractions sont les veillées et les chansons.
Dans sa belle préface, Mona Ozouf évoque à son tour cette France rurale qui précéda l’entrée dans la modernité et que la République, notamment par son école, va bientôt sortir de sa torpeur.