Mars 1918. Dans le Soissonnais, les rescapés du régiment de Coulommiers s'estiment chanceux : ils ont survécu à la boucherie de la Somme, au massacre du Chemin des Dames, aux mutineries réprimées dans le sang. Aguerris par trois ans de combats, rompus aux violences du sort, ils sont pourtant loin d'imaginer l'enfer qui les attend ! Ludendorff s'apprête à attaquer. Décidé coûte que coûte à percer la ligne franco-britannique, à rejeter les alliés vers les ports, et à prendre Amiens, ultime bastion avant Paris, ce n'est pas moins de trois armées, rapatriées de Russie, que le général allemand va déployer sur les plateaux de Picardie.
Inconsciente de la tourmente qui couve à quelques kilomètres au Nord, et malgré les premières frappes de la grosse Bertha, la capitale survit dans une atmosphère de liesse désespérée. On tape le carton dans les caves, on swingue dans les boîtes, on gueuletonne aux meilleures tables.
Mais le 21 mars, les Parisiens se réveillent en apprenant que, pour sauver la ville lumière, les poilus livrent la plus meurtrière des batailles entre Noyon, Montdidier et Amiens. Dans une canonnade où deux cent mille obus sont tirés à l'heure, six cent mille Allemands ont déferlé sur les soldats de l'Entente. Alors que les troupes anglaises battent en retraite, que le QG de Pétain est encerclé, que les villes noyées sous les bombes passent d'un camp à l'autre, alors que l'issue de la guerre se rejoue à chaque instant, seuls les hommes du régiment de Coulommiers tiennent leurs positions. Sans le savoir, ils sont déjà l'honneur de l'armée française : le 5 avril, Ludendorff arrête son attaque en Picardie.
À l'heure des bilans et du deuil, qu'en est-il des braves du régiment de Coulommiers ? Suzon la postière reverra-t-elle Jacques, son promis, ébéniste du faubourg Saint-Antoine ? Reverra-t-elle son frère, Jules, cultivateur d'Aulnoy, l'as des missions spéciales? Anatole, l'anarchiste, versé dans une compagnie disciplinaire et tenu pour disparu, s'en sortira-t-il vivant ?
Outre le récit panoramique de cette bataille de Picardie menée au rythme haletant des armées en déroute, l'historien dévoile l'envers du décor - Saint-Nazaire envahie par trois mille purs-sangs mustangs rendus fous après la traversée de l'Atlantique, les bas-fonds des Halles où la police traque les pacifistes, les Grands Boulevards où les aviateurs de chez Renault se livrent à d'étranges rodéos automobiles. Mais, à la fin, c'est aux derniers sacrifiés de la débâcle mondiale que Pierre Miquel rend hommage, à ces enfants-soldats disparus par milliers, ou pire : mutilés, trépanés, gazés, défigurés, à toutes ces gueules cassées qui, la veille encore, étaient des bleuets de vingt ans?
Inconsciente de la tourmente qui couve à quelques kilomètres au Nord, et malgré les premières frappes de la grosse Bertha, la capitale survit dans une atmosphère de liesse désespérée. On tape le carton dans les caves, on swingue dans les boîtes, on gueuletonne aux meilleures tables.
Mais le 21 mars, les Parisiens se réveillent en apprenant que, pour sauver la ville lumière, les poilus livrent la plus meurtrière des batailles entre Noyon, Montdidier et Amiens. Dans une canonnade où deux cent mille obus sont tirés à l'heure, six cent mille Allemands ont déferlé sur les soldats de l'Entente. Alors que les troupes anglaises battent en retraite, que le QG de Pétain est encerclé, que les villes noyées sous les bombes passent d'un camp à l'autre, alors que l'issue de la guerre se rejoue à chaque instant, seuls les hommes du régiment de Coulommiers tiennent leurs positions. Sans le savoir, ils sont déjà l'honneur de l'armée française : le 5 avril, Ludendorff arrête son attaque en Picardie.
À l'heure des bilans et du deuil, qu'en est-il des braves du régiment de Coulommiers ? Suzon la postière reverra-t-elle Jacques, son promis, ébéniste du faubourg Saint-Antoine ? Reverra-t-elle son frère, Jules, cultivateur d'Aulnoy, l'as des missions spéciales? Anatole, l'anarchiste, versé dans une compagnie disciplinaire et tenu pour disparu, s'en sortira-t-il vivant ?
Outre le récit panoramique de cette bataille de Picardie menée au rythme haletant des armées en déroute, l'historien dévoile l'envers du décor - Saint-Nazaire envahie par trois mille purs-sangs mustangs rendus fous après la traversée de l'Atlantique, les bas-fonds des Halles où la police traque les pacifistes, les Grands Boulevards où les aviateurs de chez Renault se livrent à d'étranges rodéos automobiles. Mais, à la fin, c'est aux derniers sacrifiés de la débâcle mondiale que Pierre Miquel rend hommage, à ces enfants-soldats disparus par milliers, ou pire : mutilés, trépanés, gazés, défigurés, à toutes ces gueules cassées qui, la veille encore, étaient des bleuets de vingt ans?