Cuba, 1970. Une plantation sucrière. De jeunes « conscrits » coupent sous la contrainte la canne dans les champs et en extraient le jus brun. Dans des conditions harassantes, ils tentent de remplir les objectifs de production décrétés par le Grand Cacique. Depuis des siècles, le morceau de cristal blanc a été raffiné au prix d'humiliations et d'oppressions.
« Mais moi
Je vois un continent d'Indiens esclaves affamés qui crèvent dans les mines ou au fond de la mer.
Je vois trois millions de nègres esclaves affamés qui couchent les champs de canne à sucre aux pieds de leur maître.
Je vois une armée d'adolescents esclaves affamés qui griffent la terre.
Que voulais-tu que je te dise ? De quoi veux-tu que je te parle?
De quoi puis-je te parler, dis-moi de quoi d'autre puis-je te parler sans mériter qu'on m'arrache la langue pour trahison ? »
Reinaldo Arenas a composé son chant de révolte « là où fleurit l'effroi », au camp de « Manuel Sanguily », à Pinar del Rio.
Traduction de l'espagnol (Cuba) par Aline Schulman
« Mais moi
Je vois un continent d'Indiens esclaves affamés qui crèvent dans les mines ou au fond de la mer.
Je vois trois millions de nègres esclaves affamés qui couchent les champs de canne à sucre aux pieds de leur maître.
Je vois une armée d'adolescents esclaves affamés qui griffent la terre.
Que voulais-tu que je te dise ? De quoi veux-tu que je te parle?
De quoi puis-je te parler, dis-moi de quoi d'autre puis-je te parler sans mériter qu'on m'arrache la langue pour trahison ? »
Reinaldo Arenas a composé son chant de révolte « là où fleurit l'effroi », au camp de « Manuel Sanguily », à Pinar del Rio.