" Comment retrouver la violence surprenante de la première vision innocente de la Cappadoce si ce n'est en la singularisant et en l'insérant dans le cadre insolite de mon expérience barcelonaise de Gaudí? Comment exprimer le double effet de dévastation et d'exaltation de mon séjour dans la Cité des Morts sans avoir recours à l'illumination vécue lors de mes lectures de saint Jean de la Croix? Comment reconstituer l'aura de légèreté, d'harmonie et de beauté des joutes turques sans passer par une réélaboration conforme au vers copulatif de Góngora, et par une implication personnelle, à la façon de leurs jeunes combattants vaillants et nus, dans un étroit corps à corps avec les mots?
" Les six textes qui constituent A la recherche de Gaudí en Cappadoce aspirent à cette vision singulière de la littérature qui accorde les différences et concilie les oppositions. Tous n'atteignent pas cependant cet objectif: " Les derviches tourneurs " et " La ville-palimpseste " sont plus proches du simple reportage, malgré les coups de sonde historiques du premier dans l'univers perturbateur de Mawlana et, pour ce qui est du second, la lecture sémiologique d'un texte urbain exclusivement composé de pierres. " Le Culte populaire des saints dans l'islam maghrébin ", quant à lui, est plus près de l'étude sociale et ethnographique _ celle des confréries populaires de religion islamique et des différentes formes de pèlerinages et visites aux tombes des aouliya _ que du reportage-fiction d'ouverture, de la lecture soufie ou gongoriste de l'admirable cimetière du Caire ou encore des luttes champêtres d'Edirne. "
Juan Goytisolo, dont l'oeuvre fut interdite dans son pays par la censure franquiste dès 1963 et jusqu'à la mort du dictateur, vit à Paris depuis 1957. Il a obtenu, en 1985, le prix Europalia pour l'ensemble de son oeuvre. Parmi ses livres publiés en France figurent, outre une quinzaine de romans, les recueils d'essais Chroniques sarrasines et l'Arbre de la littérature, ainsi que les deux volumes autobiographiques Chasse gardée et les Royaumes déchirés.
" Les six textes qui constituent A la recherche de Gaudí en Cappadoce aspirent à cette vision singulière de la littérature qui accorde les différences et concilie les oppositions. Tous n'atteignent pas cependant cet objectif: " Les derviches tourneurs " et " La ville-palimpseste " sont plus proches du simple reportage, malgré les coups de sonde historiques du premier dans l'univers perturbateur de Mawlana et, pour ce qui est du second, la lecture sémiologique d'un texte urbain exclusivement composé de pierres. " Le Culte populaire des saints dans l'islam maghrébin ", quant à lui, est plus près de l'étude sociale et ethnographique _ celle des confréries populaires de religion islamique et des différentes formes de pèlerinages et visites aux tombes des aouliya _ que du reportage-fiction d'ouverture, de la lecture soufie ou gongoriste de l'admirable cimetière du Caire ou encore des luttes champêtres d'Edirne. "
Juan Goytisolo, dont l'oeuvre fut interdite dans son pays par la censure franquiste dès 1963 et jusqu'à la mort du dictateur, vit à Paris depuis 1957. Il a obtenu, en 1985, le prix Europalia pour l'ensemble de son oeuvre. Parmi ses livres publiés en France figurent, outre une quinzaine de romans, les recueils d'essais Chroniques sarrasines et l'Arbre de la littérature, ainsi que les deux volumes autobiographiques Chasse gardée et les Royaumes déchirés.