Si, à partir de Pierre le Grand, la Russie a tout fait pour s’arrimer à l’Occident, un voile recouvre l’autre versant de son identité : sa composante orientale. Au xixe siècle, la construction d’un vaste empire colonial pousse la puissance russe toujours plus loin à l’est et au sud, du Caucase jusqu’à l’océan Pacifique. Entre la fondation de Saint-Pétersbourg en 1703 et la création de Vladivostok en 1860, on assiste à une véritable « orientalisation » de l’Empire. Militaires, savants et diplomates, écrivains et artistes nourrissent alors l’imaginaire de la Russie et fortifient sa vocation universelle. De Catherine II à Lénine, de Pouchkine à Diaghilev, cet ouvrage offre pour la première fois une présentation générale de la colonisation russe en Orient, des rêves suivis parfois de réveils cruels qui l’ont accompagnée, et dont certains durent encore.
Lorraine de Meaux est agrégée et docteur en histoire. Spécialiste de la Russie, elle a dirigé l’ouvrage Saint-Pétersbourg. Histoire,
promenades, anthologie et dictionnaire (Robert Laffont, collection « Bouquins », 2003).