La vie partagée avec l’animal constitue un enjeu politique, philosophique et éthique majeur de notre temps. Pour Dominique Lestel, cette question métabolise quelques-unes des caractéristiques les plus pathologiques de la civilisation occidentale, qui s’expriment en particulier à travers la thèse de l’animal-machine ou le mépris dont font encore trop souvent l’objet les défenseurs des animaux.
Dans cet essai enlevé et engagé, l’auteur affirme au contraire que le souci des animaux fait partie intégrante de notre humanité. Il montre dans quelle mesure l’animal est pour nous un interlocuteur à part entière, et parfois un partenaire, auprès duquel nous avons contracté une dette infinie. Analysant notamment les problèmes posés par l’expérimentation animale – dont il révèle toute la complexité –, il plaide pour le développement d’une bioéthique de la réciprocité : si nous pouvons prendre beaucoup à l’animal, nous devons aussi lui donner beaucoup.
Ce livre de philosophie pratique est destiné à donner des munitions à tous ceux qui persistent à défendre la cause animale, mais aussi à tous ceux qui souhaitent penser l’humain au-delà de l’idée d’une barrière hygiénique qui le préserverait d’une contamination suspecte par les autres animaux.
Dominique Lestel construit depuis plus de quinze ans une anthropologie philosophique qui s’appuie sur une épistémologie critique de l’éthologie et qui refuse de penser l’humain comme une citadelle menacée par l’inquiétante proximité des autres animaux. Son travail suscite un intérêt croissant aux quatre coins du monde, y compris en dehors des milieux universitaires. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Paroles de singes. L’impossible dialogue hommes-primates (La Découverte, 1995), Les Origines animales de la culture (Flammarion, 2001) et L’Animal singulier (Seuil, 2004).