Dans l'Arbre de la littérature, Juan Goytisolo expose son idée de la littérature à travers l'examen d'un certain nombre d'écrivains " essentiels ". Ecrivains espagnols du passé: l'Archiprêtre de Hita, Fernando de Rojas et sa célèbre Célestine, saint Jean de la Croix et ses convergences avec le soufisme, Cervantès _ dont l'histoire du personnage rendu fou par ses lectures se transforme insidieusement en l'histoire d'un écrivain rendu fou par le pouvoir de la littérature _, l'admirable sor Juana Inés de la Cruz..., auteurs qui affrontèrent l'incompréhension, le rejet, le mépris, allant jusqu'à jouer leur vie sous l'Inquisition plutôt que de tomber dans l'ornière. Ecrivains du présent: Fuentes et sa Terra nostra, Lezama Lima et Paradiso, Cabrera Infante et ses Trois tristes tigres, Severo Sarduy, Octavio Paz, etc.
Ces essais soulignent la continuité de " l'arbre de la littérature " en décelant les signes de la modernité dans la réceptivité et l'ouverture de l'art médiéval et sa prolongation mudéjare; ils soutiennent le fécond métissage judéo-arabe des " exceptions géniales " face à l'uniformité des modèles de la Renaissance et du néo-classicisme: jubilation rabelaisienne dans " l'obsession excrémentielle " de Quevedo ou dans " la métaphore érotique " chez Góngora et Lezama Lima, ou encore dans " le langage du corps " chez Octavio Paz; revendication de la littérature " comme délinquance " dans les pays totalitaires, etc. Bref, une lecture décapante pour qui a envie de fausser compagnie aux idées reçues, modes intellectuelles et autres conformismes de tous bords, et qui essaie de saisir la vraie originalité de la littérature espagnole, du Moyen Age à nos jours.
Juan Goytisolo, dont l'oeuvre fut interdite dans son pays par la censure franquiste dès 1963 et jusqu'à la mort du dictateur, vit à Paris depuis 1957. Il a obtenu, en 1985, le prix Europalia pour l'ensemble de son oeuvre. Parmi ses livres publiés en France figurent, outre une quinzaine de romans, le recueil d'essais Chroniques sarrasines et les deux volumes autobiographiques Chasse gardée et les Royaumes déchirés.
Ces essais soulignent la continuité de " l'arbre de la littérature " en décelant les signes de la modernité dans la réceptivité et l'ouverture de l'art médiéval et sa prolongation mudéjare; ils soutiennent le fécond métissage judéo-arabe des " exceptions géniales " face à l'uniformité des modèles de la Renaissance et du néo-classicisme: jubilation rabelaisienne dans " l'obsession excrémentielle " de Quevedo ou dans " la métaphore érotique " chez Góngora et Lezama Lima, ou encore dans " le langage du corps " chez Octavio Paz; revendication de la littérature " comme délinquance " dans les pays totalitaires, etc. Bref, une lecture décapante pour qui a envie de fausser compagnie aux idées reçues, modes intellectuelles et autres conformismes de tous bords, et qui essaie de saisir la vraie originalité de la littérature espagnole, du Moyen Age à nos jours.
Juan Goytisolo, dont l'oeuvre fut interdite dans son pays par la censure franquiste dès 1963 et jusqu'à la mort du dictateur, vit à Paris depuis 1957. Il a obtenu, en 1985, le prix Europalia pour l'ensemble de son oeuvre. Parmi ses livres publiés en France figurent, outre une quinzaine de romans, le recueil d'essais Chroniques sarrasines et les deux volumes autobiographiques Chasse gardée et les Royaumes déchirés.