Abbadie, Jacques (1654-1727)
Né dans le Béarn et mort près de Londres, Abbadie est un grand nom de la littérature française protestante, réputé comme théologien et prédicateur, et s'inscrit dans la tradition des moralistes français du siècle. Son oeuvre rassemble les thèmes de l'apologétique classique et la plupart des controverses religieuses du temps.
L'Art de se connaître soi-même ou la recherche des sources de la morale parut à Rotterdam en 1692, et fut si décisif que l'article «Amour» de l'Encyclopédie résume les chapitres VI à VIII de la seconde partie, concernant la distinction désormais classique de l'amour-propre et de l'amour de soi. Traduit et réimprimé maintes fois jusqu'en 1865, le livre fut attaqué par François Lamy mais défendu par Malebranche. Outre sa signification dans l'oeuvre apologétique (le chanoine Lacoste en fait la quatrième partie du Traité de la vérité de la religion chrétienne en son édition de 1826) puisque seule la religion chrétienne sait rapporter l'amour de soi et d'autrui à sa source pour lui trouver sa véritable finalité, la portée psychologique de l'ouvrage est incontestable, par l'analyse approfondie des fantasmes de l'intérêt et des pièges de l'inconscient. L'auteur dénonce, en ce siècle de gloire, la volupté et surtout l'orgueil, usurpation de ce qui n'appartient qu'à Dieu, et retrouve, dans la critique des mondains, des thèmes et accents pascaliens.
La présente édition reprend celle de 1712 (cliché BnF), et respecte l'orthographe souvent variable de l'auteur, en rectifiant toutefois quelques fautes manifestes et usages typographiques, et rétablit (suivant l'édition de Toulouse, 1865) des mots ou membres de phrases mal compris ou omis par l'éditeur (signalés par des crochets).
C.F.
Né dans le Béarn et mort près de Londres, Abbadie est un grand nom de la littérature française protestante, réputé comme théologien et prédicateur, et s'inscrit dans la tradition des moralistes français du siècle. Son oeuvre rassemble les thèmes de l'apologétique classique et la plupart des controverses religieuses du temps.
L'Art de se connaître soi-même ou la recherche des sources de la morale parut à Rotterdam en 1692, et fut si décisif que l'article «Amour» de l'Encyclopédie résume les chapitres VI à VIII de la seconde partie, concernant la distinction désormais classique de l'amour-propre et de l'amour de soi. Traduit et réimprimé maintes fois jusqu'en 1865, le livre fut attaqué par François Lamy mais défendu par Malebranche. Outre sa signification dans l'oeuvre apologétique (le chanoine Lacoste en fait la quatrième partie du Traité de la vérité de la religion chrétienne en son édition de 1826) puisque seule la religion chrétienne sait rapporter l'amour de soi et d'autrui à sa source pour lui trouver sa véritable finalité, la portée psychologique de l'ouvrage est incontestable, par l'analyse approfondie des fantasmes de l'intérêt et des pièges de l'inconscient. L'auteur dénonce, en ce siècle de gloire, la volupté et surtout l'orgueil, usurpation de ce qui n'appartient qu'à Dieu, et retrouve, dans la critique des mondains, des thèmes et accents pascaliens.
La présente édition reprend celle de 1712 (cliché BnF), et respecte l'orthographe souvent variable de l'auteur, en rectifiant toutefois quelques fautes manifestes et usages typographiques, et rétablit (suivant l'édition de Toulouse, 1865) des mots ou membres de phrases mal compris ou omis par l'éditeur (signalés par des crochets).
C.F.