Il y a les élèves qui bavardent et ceux que le
bavardage des autres empêche de se concentrer.
Il y a les profs autoritaires et ceux qui se contentent,
résignés, d’avaler des aspirines. Il y a les parents qui
trouvent que ça commence à bien faire et ceux qui
pensent qu’après tout leurs enfants ont droit à la
parole. Mais le plus beau paradoxe de l’a aire, c’est
que le bavardage, personne n’en parle.
Il ne s’agit pourtant pas que d’un simple désa-
grément, ni d’une tendance infantile qui disparaît
d’elle-même avec l’âge, ni d’un problème confi né à
certains établissements réputés di ciles. Le bavar-
dage sévit partout, à tous niveaux, et constitue de ce
fait une menace pour la qualité de l’enseignement.
Essayiste et romancière, mais aussi profes-
seur de philosophie confrontée quotidiennement au
brouhaha dans ses classes, Florence Ehnuel propose
de faire enfi n du bavardage l’objet d’un vrai débat.
Et elle lance un défi : sauvegarder la transmission en
réinventant une classe à l’écoute.
Florence Ehnuel a publié, entre autres, Le beau
sexe des hommes (Le Seuil, 2008) et Saisons russes
(Stock, 2009).