" C'est un poète gigantesque dont je loue les vers riches et l'esprit original ", disait de lui Cervantes. Auteur de poèmes et de très nombreuses pièces de théâtre, dont une partie seulement a été conservée, Luis Vélez de Guevara (1579-1646) est surtout célèbre pour son Diablo Cojuelo, qui inspira le Diable boiteux d'Alain René Lesage (1707) et qui, jusqu'ici, était resté inédit en français.
Le jeune étudiant don Cleofás s'enfuit sur les toits de Madrid pour échapper aux autorités qui le soupçonnent d'avoir abusé d'une dame. S'étant faufilé dans une soupente, il entend une voix suppliante: celle d'un diable enfermé dans une fiole par la magie d'un apothicaire. Don Cleofás délivre l'esprit infernal. Le Diable boiteux, en guise de remerciement, lui fait faire une visite très particulière de Madrid. Soulevant les toits des maisons, il l'introduit dans les coulisses de la comédie humaine, puis il l'entraîne dans des quartiers hauts en couleur: la rue des Grimaces, où chacun peut venir répéter devant un miroir la mine qu'il veut prendre avant de se présenter à la cour; le bric-à-brac des noms, où l'on peut acquérir un nom brillant afin de se faire remarquer dans la société; le marché du don, cette particule qui fait d'un roturier un gentilhomme. Les deux compères, poursuivis l'un par Satan l'autre par la justice, décident de fuir en Andalousie _ voyage qui sera l'occasion de descriptions savoureuses.
S'inspirant de Quevedo, et à travers lui de Lucien de Samosate, Luis Vélez de Guevara nous offre ici une satire mordante de la société espagnole de son temps et, dirait-on, de tous les temps.
Traduit de l'espagnol par Claude Bleton et préfacé par Manuel Angel Candelas Colodrón.
Le jeune étudiant don Cleofás s'enfuit sur les toits de Madrid pour échapper aux autorités qui le soupçonnent d'avoir abusé d'une dame. S'étant faufilé dans une soupente, il entend une voix suppliante: celle d'un diable enfermé dans une fiole par la magie d'un apothicaire. Don Cleofás délivre l'esprit infernal. Le Diable boiteux, en guise de remerciement, lui fait faire une visite très particulière de Madrid. Soulevant les toits des maisons, il l'introduit dans les coulisses de la comédie humaine, puis il l'entraîne dans des quartiers hauts en couleur: la rue des Grimaces, où chacun peut venir répéter devant un miroir la mine qu'il veut prendre avant de se présenter à la cour; le bric-à-brac des noms, où l'on peut acquérir un nom brillant afin de se faire remarquer dans la société; le marché du don, cette particule qui fait d'un roturier un gentilhomme. Les deux compères, poursuivis l'un par Satan l'autre par la justice, décident de fuir en Andalousie _ voyage qui sera l'occasion de descriptions savoureuses.
S'inspirant de Quevedo, et à travers lui de Lucien de Samosate, Luis Vélez de Guevara nous offre ici une satire mordante de la société espagnole de son temps et, dirait-on, de tous les temps.
Traduit de l'espagnol par Claude Bleton et préfacé par Manuel Angel Candelas Colodrón.