Pur produit de l’histoire des États-Unis, le Ku Klux Klan n’a pas fini de faire parler de lui. Depuis un siècle et demi, ses sorties nocturnes, ses croix enflammées et ses cagoules pointues hantent les esprits. Fondé au lendemain de la guerre de Sécession, il a longtemps incarné l’esprit revanchard du Sud avant de se ranger dans le maquis de l’ultra-droite américaine. Des ruines fumantes de la Confédération esclavagiste à l’élection d’Obama en passant par la déségrégation, l’Empire invisible s’est imposé comme le fer de lance des organisations suprématistes blanches.
Parfait reflet d’un pays qui peine à se débarrasser de ses vieux démons, il continue à entourer ses activités d’un voile de mystère. Avec ses méthodes brutales, sa morale rigoriste et son rituel ésotérique, il s’est fait l’apôtre de la haine et de l’intolérance au nom des valeurs puritaines de l’Amérique profonde.
Docteur en histoire, Farid Ameur est spécialiste des États-Unis. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le xixe siècle américain, dont La Guerre de Sécession (2004), Sitting Bull, héros de la résistance indienne (2010) et Gettysburg (2014).