"Tôt le lendemain matin, j'ai acheté le journal. Placé en dernière page, un article de quinze lignes relatait l'événement. Un cinéma de quartier avait été braqué. La caissière du Broadway donnait quelques détails. Il articulait mal, un étranger bien sûr, petit et mal rasé, un Turc, la quarantaine. On avait aussi interrogé les spectateurs, s'ils avaient vu le malfaiteur, à quel moment précis, s'ils le reconnaîtraient. Aucun ne pouvait le décrire.
J'ai respiré à pleins poumons l'air du petit matin, un air frais et piquant. Dans le ciel, le soleil progressait peu à peu. C'était un soleil blanc, un soleil fatigué qui donnait aux couleurs une pâleur étrange. J'ai jeté mon journal pour partir me promener dans un quartier de la ville que je connaissais mal, un quartier anonyme, de ceux qu'on ne veut pas voir, ni sur les cartes postales ni en réalité."
Gilles Pétel enseigne la philosophie dans un lycée de la banlieue parisienne. Le Mur de Broadway est son deuxième roman après Le métier dans le sang (Fayard, 1996).
J'ai respiré à pleins poumons l'air du petit matin, un air frais et piquant. Dans le ciel, le soleil progressait peu à peu. C'était un soleil blanc, un soleil fatigué qui donnait aux couleurs une pâleur étrange. J'ai jeté mon journal pour partir me promener dans un quartier de la ville que je connaissais mal, un quartier anonyme, de ceux qu'on ne veut pas voir, ni sur les cartes postales ni en réalité."
Gilles Pétel enseigne la philosophie dans un lycée de la banlieue parisienne. Le Mur de Broadway est son deuxième roman après Le métier dans le sang (Fayard, 1996).