Dès les années 1880 Nietzsche projette un ouvrage qui exposerait toute sa philosophie, mais il ne peut le mener à bien. Juste après sa mort, sa soeur Elisabeth établit le texte à partir de fragments, selon le plan laissé par l’auteur en mars 1887. Le Nihilisme européen est le premier des quatre livres de La Volonté de puissance : 86 fragments qui dressent le bilan de la situation philosophique de l’Occident moderne, caractérisé par le nihilisme d’une société malade, épuisée, décadente, « où le faible se nuit à lui-même ». Nietzsche analyse l’essence du nihilisme comme une dévalorisation de la vie et de l’existence. Il y voit trois responsables : le christianisme, l’esprit rationnel et l’esprit critique, et leur donne un nom : Kant, Rousseau, Schopenhauer, Wagner.