Dans cet essai consacré à Rousseau, Cassirer met en lumière le paradoxe central de la pensée du philosophe genevois : « Comment le mal et le péché peuvent-ils être imputés à la nature humaine, si celle-ci, dans sa constitution primitive est libre de tout mal, de tout péché, s'il n'y a pas eu de corruption radicale ? » Une analyse rigoureuse des textes, nourrie par une grande érudition, lui permet de développer cette interrogation en montrant comment, chez Rousseau, la nature sociale de l'homme est ce qui rend compte tant du mal que d'une possibilité de salut qui se situe dans l'horizon du politique. Rousseau est ainsi bien le grand précurseur de notre modernité, qui fait de l'ordre politique et moral un ordre autonome. La préface de Jean Starobinski souligne l'étonnante modernité de cette lecture, qui fait de Rousseau le plus moderne des penseurs des Lumières.
Réimpression avec nouvelle couverture