Le Résidu amer de l'expérience réunit un choix d'entretiens accordés par Danilo Kis à des journalistes ou écrivains yougoslaves et étrangers, entre 1972 et 1989. Synthèse aussi de souvenirs personnels, cette réflexion assidue sur les enjeux et les conditions modernes de la littérature ravive, en contretype de la parole de Kis, le paradoxe traditionnel de l'écrivain: l'écriture ou la vie.
Lecteur exigeant, praticien intègre, rebelle à l'imposture d'un " engagement " complaisant, Ki? se défend de toute " insoutenable légèreté de l'écriture ", n'ayant, quant à lui, envisagé d'écriture recevable que dans le sens de mal nécessaire, imparable et sans remède: " Ma maladie, dira-t-il dans l'une de ses dernières interviews, c'est la recherche de l'absolu par l'intermédiaire de la littérature. La littérature comme aspiration à une autre vie, la littérature qui commence à mener sa propre vie, la littérature comme une maladie. "
Mais le titre de ce livre se mesure aussi à l'incidence de l'Histoire contemporaine sur un homme, à cette expérience individuelle qui, " sous la pression intellectuelle la plus forte possible, donne naissance à un contenu plein de significations nouvelles et d'une tension presque philosophique ", assignant à Danilo Kis sa place méritée dans la seule patrie qu'il revendiquait: la Weltliteratur si chère à Goethe.
Danilo Kis (1935-1989), écrivain yougoslave, a passé les dix dernières années de sa vie à Paris. Styliste remarquable, il aborde dans son oeuvre, tantôt par le biais de l'autobiographie, tantôt dans ses récits de " fiction document ", les grands thèmes de ce siècle, en particulier l'oppression totalitaire, tant dans le nazisme que dans le communisme. Il a reçu le Grand Aigle d'Or de la ville de Nice. Parmi ses oeuvres, citons: Un tombeau pour Boris Davidovitch; Sablier; Jardin, cendre; Chagrins précoces; Encyclopédie des morts; la Mansarde; Homo poeticus; la Leçon d'anatomie; le Luth et les cicatrices.
Lecteur exigeant, praticien intègre, rebelle à l'imposture d'un " engagement " complaisant, Ki? se défend de toute " insoutenable légèreté de l'écriture ", n'ayant, quant à lui, envisagé d'écriture recevable que dans le sens de mal nécessaire, imparable et sans remède: " Ma maladie, dira-t-il dans l'une de ses dernières interviews, c'est la recherche de l'absolu par l'intermédiaire de la littérature. La littérature comme aspiration à une autre vie, la littérature qui commence à mener sa propre vie, la littérature comme une maladie. "
Mais le titre de ce livre se mesure aussi à l'incidence de l'Histoire contemporaine sur un homme, à cette expérience individuelle qui, " sous la pression intellectuelle la plus forte possible, donne naissance à un contenu plein de significations nouvelles et d'une tension presque philosophique ", assignant à Danilo Kis sa place méritée dans la seule patrie qu'il revendiquait: la Weltliteratur si chère à Goethe.
Danilo Kis (1935-1989), écrivain yougoslave, a passé les dix dernières années de sa vie à Paris. Styliste remarquable, il aborde dans son oeuvre, tantôt par le biais de l'autobiographie, tantôt dans ses récits de " fiction document ", les grands thèmes de ce siècle, en particulier l'oppression totalitaire, tant dans le nazisme que dans le communisme. Il a reçu le Grand Aigle d'Or de la ville de Nice. Parmi ses oeuvres, citons: Un tombeau pour Boris Davidovitch; Sablier; Jardin, cendre; Chagrins précoces; Encyclopédie des morts; la Mansarde; Homo poeticus; la Leçon d'anatomie; le Luth et les cicatrices.